PSA Peugeot-Citroën -- Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : Une réunion obtenue par la mobilisation26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot-Citroën -- Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : Une réunion obtenue par la mobilisation

Mercredi 18 avril, à Bercy, s'est tenue la première réunion tripartite concernant l'avenir de l'usine PSA d'Aulnay, réunissant les syndicats, la direction et le ministre de l'Industrie. La tenue de cette réunion a été vécue comme un premier pas par les travailleurs de l'usine.

C'est au moment où une délégation de quelque 400 travailleurs en grève est venue manifester à proximité du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, le 12 avril, que l'organisation de cette réunion tripartite a été obtenue. À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, Sarkozy avait voulu à bon compte faire mine d'être à l'écoute des travailleurs de PSA. À l'occasion, les représentants syndicaux avaient fait comprendre au président-candidat qu'ils n'avaient, cette fois, pas l'intention d'être reçus par des sous-fifres : lors d'une précédente réunion, à Bobigny, le 30 mars, PSA avait envoyé un simple directeur des relations sociales, et le gouvernement un malheureux préfet. Message reçu : mercredi 18 avril, c'est le ministre de l'Industrie qui a reçu les participants et, côté PSA, c'est le n°2 du groupe, Denis Martin, qui a dû faire le déplacement.

Tous les représentants syndicaux s'étaient retrouvés sur un même accord en bonne et due forme, qu'il ne restait plus qu'à signer par le gouvernement et la direction. PSA s'engagerait d'abord et avant tout à ce que tous les emplois soient maintenus, que la production se poursuive à Aulnay au moins jusqu'en 2016 et qu'un nouveau véhicule soit affecté par la suite à cette usine.

Naturellement, ni Denis Martin ni son serviteur Besson n'ont accepté de signer cet accord. En revanche Denis Martin, pas gêné, s'est tourné vers les élus locaux présents pour leur expliquer que PSA avait des problèmes de compétitivité dus -- quelle surprise ! -- aux charges et à la fiscalité qui l'écrasent. Alors que 3 500 travailleurs attendent des réponses sur leur éventuel licenciement, ce patron arrogant n'a rien d'autre à faire que de se demander comment gagner encore un peu plus !

À la demande que la baisse des charges soit à l'ordre du jour de la prochaine réunion, les représentants des travailleurs ont répondu que la seule chose à y discuter serait l'article I de l'accord sur le maintien de tous les emplois de l'usine, puis l'article II, puis l'article III, et ainsi de suite.

Dans les ateliers, personne ne s'attendait à ce que la direction signe l'accord dès cette première réunion : cela fait des années que le patron prépare la fermeture d'Aulnay, et il est bien évident qu'il faudra plus que des manifestations à quelques centaines pour le faire reculer. Mais, par ailleurs, PSA n'a cessé de déclarer depuis un an qu'il ne serait pas question de participer à quelque rencontre tripartite que ce soit. Le fait d'avoir imposé que cette rencontre ait lieu est vécu, à juste titre, comme un petit succès.

La mobilisation doit continuer à s'organiser et à s'amplifier. La prochaine étape est la manifestation du Premier mai, où un cortège de PSA fera entendre ses revendications, le plus nombreux possible. Lundi 23 avril, la petite provocation de Sarkozy, appelant lui aussi à une manifestation, mais du « vrai travail », le Premier mai, donnait d'autant plus envie aux travailleurs les plus conscients de ne pas manquer cette prochaine étape.

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