Nos lecteurs écrivent : Trois jours de prison en Israël26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nos lecteurs écrivent : Trois jours de prison en Israël

Une participante bastiaise à l'opération « Bienvenue en Palestine » nous a envoyé son témoignage.

Le 15 avril, avec d'autres participants à une mission internationale Bienvenue en Palestine, je comptais embarquer à l'aéroport de Nice pour Bethléem. Il s'agissait d'aider à la reconstruction d'écoles bombardées et dans nos bagages nous étions armés... de cahiers et de crayons.

À Nice, la police française a empêché la plupart d'entre nous d'embarquer, comme elle l'a fait sur d'autres aéroports. Avec quelques participants de la mission, j'ai pu cependant le faire. Mais à Tel-Aviv la police, des militaires, le service d'immigration nous attendaient ; tous criaient, nous bousculaient, nous fouillaient et voulaient nous faire rembarquer. Devant notre refus, la police confisqua tout ce que nous avions sur nous, sépara les femmes des hommes et nous fit enfiler une tenue de prisonnier pour nous envoyer en cellule.

Nous avons toutes commencé une grève de la faim, exigeant de rejoindre Bethléem. La violence psychique était continue ; nous ne pouvions ni téléphoner ni demander un avocat. Nous n'avons pas été plus aidées par le consul de France, venu pour tenter de nous dissuader de continuer la grève de la faim et nous expliquer qu'il ne pouvait rien faire pour nous, « car l'État d'Israël est souverain », nous a-t-il expliqué.

Mercredi 18 avril, avec trois autres femmes nous avons été expulsées de force. Pour trois prisonnières, nous avons eu droit à six membres de la sécurité pour nous accompagner dans l'avion jusqu'à Nice ! Nous avons été remises à la police française, qui nous a enfin rendu nos passeports, téléphones et effets personnels.

La collaboration des autorités françaises avec celles de l'État d'Israël était criante. J'avais la rage au coeur de n'avoir pas pu embrasser nos soeurs palestiniennes, qui subissent tous les jours ce genre de traitement avec encore bien plus de violence. Mais je garde l'envie encore plus forte de résister à tous les oppresseurs. Oui, nous retournerons en Palestine.

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