Une étude sur les affaires de l'industrie pharmaceutique publiée récemment met en évidence le niveau élevé des profits dans ce secteur. Il s'est vendu dans le monde pour 880 milliards de dollars de médicaments en 2011. Les entreprises réalisent une marge d'exploitation de 20,5 %, soit 175 milliards de dollars.

Le marché pharmaceutique devrait encore se développer de 4 % d'ici 2015, même si la rentabilité devrait diminuer un peu.

Les entreprises européennes réalisent des profits encore supérieurs à ceux de leurs homologues américaines, en grande partie semble-t-il parce qu'elles parviennent à vendre plus cher les médicaments génériques.

Et pourtant de très nombreux malades dans le monde ne parviennent pas à se soigner, car ils n'ont pas les moyens de se payer les produits de ces firmes puissantes et riches. Sans compter les scandales à répétition, comme celui de la vaccination contre la grippe en 2009, ou celui du Mediator plus récemment, qui montrent que la recherche du profit l'emporte sur la recherche de l'efficacité et de la fiabilité des médicaments.

Les besoins mondiaux en médicaments sont considérables et les progrès dans la recherche devraient permettre de mieux lutter contre la maladie et les effets du vieillissement. Mais il serait tout autant nécessaire de vendre les médicaments le moins cher possible et d'orienter la production et la recherche en fonction de l'efficacité thérapeutique. Mais tout cela est contradictoire avec le fait que cette industrie reste aux mains d'actionnaires dont les objectifs se mesurent en profits financiers.