22 avril, au soir du premier tour : La déclaration de Nathalie Arthaud26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

22 avril, au soir du premier tour : La déclaration de Nathalie Arthaud

Sarkozy et Hollande sont donc les deux candidats en lice pour le deuxième tour, avec une avance telle pour Hollande que son élection paraît probable.

Le plus inquiétant dans les résultats est le pourcentage de voix obtenues par Marine Le Pen. Il est l'expression du renforcement de l'extrême droite dans l'opinion publique. Cette montée de l'extrême droite représente une menace pour les travailleurs.

Malheureusement, l'élection de Hollande à la présidence de la République et l'éventualité d'un gouvernement socialiste ne protégeront en rien les travailleurs contre cette menace. Car plus sera grand le mécontentement provoqué par les mesures d'austérité que Hollande sera amené à prendre sous la pression des milieux financiers, plus cela renforcera l'extrême droite.

Seul le renforcement des forces qui se situent sur le terrain des intérêts politiques de la classe ouvrière peut constituer un contrepoids au renforcement de l'extrême droite et l'empêcher de s'arroger le monopole de l'opposition.

Je remercie les quelque deux cent mille électeurs qui ont voté pour ma candidature. Ils ont marqué par ce vote aussi bien leur rejet de Sarkozy que leur méfiance à l'égard de Hollande. Ils ont montré qu'ils ne sont pas dupes des faux choix de cette élection présidentielle où le véritable pouvoir, celui de l'argent, celui du grand patronat et des banquiers, n'est pas soumis au suffrage.

Ceux qui ont voté pour ma candidature se sont prononcés pour le programme de lutte que j'ai défendu tout au long de ma campagne électorale. Ils se sont prononcés pour que l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire ainsi que l'augmentation des salaires, retraites et pensions et leur indexation automatique sur les hausses de prix, soient mises en tête des revendications des futures luttes ouvrières. Ils ont affirmé leur conviction qu'il ne faut pas laisser à la classe capitaliste la direction sans contrôle des entreprises et des banques parce que l'usage qu'elle fait de son pouvoir dictatorial va à l'encontre des intérêts de la société. Ils ont contribué aussi à montrer que le courant communiste, pour minoritaire qu'il soit, est toujours présent.

J'ai la conviction que le programme de lutte que j'ai défendu a été entendu bien au-delà.

Je ne suis pas propriétaire des voix qui, en ce premier tour, se sont portées sur mon nom. Au deuxième tour, mes électeurs voteront selon leur conscience.

Aucun travailleur conscient ne peut évidemment voter pour Nicolas Sarkozy, le président des riches, cet homme qui, pendant les cinq ans de son pouvoir, a été le fidèle serviteur des groupes capitalistes et des banquiers.

Certains de mes électeurs, confrontés au choix pipé entre un ennemi ouvert des travailleurs et un faux-ami, s'abstiendront ou voteront blanc.

D'autres, pour se débarrasser de Sarkozy, voteront pour François Hollande. Quel qu'ait été leur choix personnel, j'appelle les travailleurs, les victimes de la crise à se retrouver tous ensemble dans les luttes inévitables contre le grand patronat, les banquiers et le gouvernement.

Nous ne pourrons compter sur personne pour nous défendre, ni sur le président de la République, ni sur le gouvernement. Mais nous avons la force de nous défendre nous-mêmes, car c'est nous qui faisons tourner l'économie. Si nous avons une claire conscience de nos intérêts matériels et politiques et si nous sommes décidés à les imposer, notre force est irrésistible !

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