Fralib -- Géménos (Bouches-du-Rhône) : Fermeture d'usine en toute légalité26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fralib -- Géménos (Bouches-du-Rhône) : Fermeture d'usine en toute légalité

Le 20 avril, le tribunal de grande instance de Marseille a considéré que le troisième plan de la direction de Fralib à Géménos, dans les Bouches-du-Rhône, répondait aux conditions légales. Il a donc entériné les 182 licenciements initialement prévus, et déjà largement réalisés, et la fermeture de l'usine. Les syndicats ont fait appel, en protestant contre cette « décision de justice politique ».

Cela fait plus d'un an que les travailleurs de cette entreprise, qui produisait les thés Lipton et les tisanes l'Éléphant, se battent pour garder leur emploi. Le deuxième plan de licenciements a été annulé en novembre 2011. La direction a dû revoir sa copie, et elle a mis en avant des propositions de reclassement dans une des six usines du groupe en France ou des mesures d'accompagnement : douze mois de congés de reclassement avec 75 % du salaire, 20 000 euros pour créer une entreprise et de la formation professionnelle. Autant dire qu'elle se moque du monde, même si elle ne propose plus de postes en Pologne à 500 euros par mois. Qui peut choisir d'aller à l'autre bout de la France, de plus sans être sûr que l'emploi en question durera plus de six mois ? Qui peut croire qu'il réussira à créer une petite entreprise viable, surtout en période de crise ?

Fralib est une filiale du groupe Unilever, une multinationale qui emploie 167 000 personnes dans une centaine de pays et qui a décidé en 2007 de supprimer 20 000 postes dans le monde en quatre ans pour « répondre aux difficultés structurelles du marché », en clair : pour maintenir les profits de ses actionnaires ! Elle reconnaît aujourd'hui que, malgré la crise, elle a connu « une croissance forte », avec 4,5 milliards de bénéfices en 2011, dont un milliard de plus au dernier trimestre de 2011 qu'au trimestre correspondant de 2010. Tout cela grâce aux fermetures d'usines et à l'augmentation du prix de ses produits, c'est-à-dire en jetant dehors les travailleurs et en rackettant les consommateurs.

Il faut arrêter ce désastre et imposer à Unilever de maintenir l'emploi et les salaires, quitte à prendre sur ses profits.

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