Valdunes – Trith-Saint-Léger : en grève pour les emplois16/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P16_VALDUNES_IMG-20230515-WA0025_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valdunes – Trith-Saint-Léger : en grève pour les emplois

Le 5 mai, les 245 salariés de Valdunes, fabriquant des roues de train à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes ainsi que leurs 95 collègues de Leffrinckoucke, près de Dunkerque, ont appris que l’unique actionnaire du groupe ne « dépenserait plus un centime dans l’entreprise » et ont répliqué en se mettant en grève.

Illustration - en grève pour les emplois

Depuis, le portail de l’usine devient le lieu de défilé des politiciens et élus de tout bord qui se succèdent en dénonçant un coupable idéal : la Chine. Après avoir été « française » puis « américaine » via une holding « allemande », l’usine est devenue « chinoise » suite au rachat du groupe par la multinationale MA Steel en 2014. À l’époque, les élus de droite comme de gauche vantaient la reconnaissance du « savoir-faire français » qui allait « pénétrer le marché chinois », comme disait alors la direction du site. Récemment, l’usine « profitait » même de commandes récupérées chez son concurrent ukrainien Interpipe, paralysé par l’invasion russe.

Depuis l’annonce de retrait de MA Steel, le triomphalisme chauvin s’est changé en concert xénophobe. Les Chinois sont qualifiés de prédateurs, qui auraient pillé le savoir-faire et volé les technologies de l’usine. Quand Fabien Roussel du PCF veut faire « travailler d’abord les français », Sébastien Chenu du RN lui répond qu’il est pour la « préférence nationale ».

La nationalisation de l’usine ou l’obligation pour la SNCF d’acheter ses pièces en France sont présentées comme des solutions pour le maintien du site. Le même genre de promesses ont été agitées avant les licenciements massifs qui ont condamné les usines voisines de Vallourec ou Ascoval à Saint-Saulve.

Les centaines de milliers de licenciements de ces dernières années ont été décidées par des capitalistes de tous les pays, à commencer par des français. Et quand c’est la famille Peugeot qui décide de licencier les intérimaires de son usine de Trith-Saint-Léger ou de fermer d’autres sites de production, les politiciens cocardiers sont beaucoup moins bavards…

Depuis le 5 mai, la grève a été reconduite malgré les chantages et menaces. Dans ce bras de fer, les grévistes cherchent à associer les habitants qui ont manifesté à leurs côtés samedi 13 mai. Les salariés poursuivent la mobilisation et exigent le maintien de leurs emplois, avec raison comme tous ceux qui défendent les leurs en Chine ou en Allemagne. Aux capitalistes de tous pays qui se sont enrichis durant des décennies de payer !

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