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Leur société
Hausse des prix et cinéma gouvernemental
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a réuni jeudi 11 mai les patrons de la grande distribution. Tous sont tombés d’accord pour dénoncer la responsabilité des industriels de l’agroalimentaire.
Le Maire a même menacé de sévir aussi durement que contre les grands groupes de l’énergie. C’est tout dire.Vu les bénéfices de ces derniers, ce ne sont sans doute pas ces déclarations qui empêcheront les capitalistes de l’agroalimentaire de dormir. Mais cette réunion au sommet a aussi été l’occasion de célébrer la réussite du trimestre anti-inflation débuté en mars. Cinq enseignes de la grande distribution s’étaient engagées à constituer un panier de produits de consommation courante – 50 à 150 selon les enseignes – et à limiter leur hausse de prix. Cette opération se serait traduite par une baisse de 13 % du prix des produits concernés. Cela n’a pas empêché, d’après l’Insee, les prix de la grande distribution d’augmenter de 2,9 % en moyenne, juste pour les deux mois de mars et avril (+ 3,2 % pour l’alimentaire).
D’une façon générale, sur ces deux premiers mois du prétendu trimestre anti-inflation, les prix du beurre, du riz, des pâtes, du couscous, des pommes de terre, du sucre et des jus de fruit ont encore augmenté de 4 % ou davantage. Les prix du tabac, des vêtements et des chaussures, moins touchés jusque-là par l’inflation, ont respectivement décollé de 8 % et de 9 %.
Les grands groupes appliquent l’échelle mobile des profits et modifient leurs prix de façon à les maintenir ou les accroître en toutes circonstances. Aux travailleurs de se fixer comme objectif d’imposer l’échelle mobile des salaires, c’est-à-dire leur augmentation automatique en fonction de la hausse des prix.