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- Lutte ouvrière n°2859
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Leur société
Borne à La Réunion : trois petits tours et puis s’en va
« Mon objectif est d’avoir des moments d’échanges avec les Réunionnaises et les Réunionnais » déclarait Élisabeth Borne de passage à La Réunion les 11, 12 et 13 mai. Elle tenait en fait surtout à faire la promotion et l’essai des attaques gouvernementales contre les allocataires du RSA.
La Réunion compte près de 160 000 demandeurs d’emploi, le taux de chômage approche les 20 % (contre 7 % en métropole) et il y a 100 000 bénéficiaires du RSA. Le 13 mai, dans l’agence Pôle emploi de Piton Saint-Leu, faisant partie de la zone immédiatement concernée par l’expérimentation de l’opération mensongèrement appelée retour à l’emploi, Borne s’est félicitée du conditionnement du versement du RSA à 15 ou 20 heures d’activité, sous peine de radiation.
« Il s’agit de leur faire découvrir (aux bénéficiaires) des métiers, de leur permettre de se former, c’est ça les 15 à 20 heures d’activité dont on parle » a affirmé la Première ministre en ajoutant : « On attend que le bénéficiaire s’engage lui aussi, d’autant que des entreprises nous disent qu’elles cherchent à recruter, mais n’y arrivent pas ». Elle va d’ailleurs permettre à La Réunion « de pouvoir cumuler le RSA à un emploi saisonnier comme c’est le cas dans l’hexagone ».
Cinq femmes triées sur le volet ont été invitées à venir témoigner (sans casseroles bien sûr) de tout le bien qu’elles pensent de ce dispositif.
Ces femmes seules, veuves avec enfants, sans moyens de transport et qui s’acharnent à garder la tête hors de l’eau sont ainsi utilisées sans vergogne par Borne pour justifier sa sale politique.
Au total pour les Réunionnais, cette visite s’est traduite par trois jours d’embouteillages supplémentaires à cause d’un dispositif policier omniprésent et de la chasse aux opposants. Quant à Borne, elle a pu vérifier que le son des casseroles est le même dans l’île que dans l’hexagone.