Nos lecteurs écrivent Conditions meurtrières16/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent Conditions meurtrières

Je travaille comme ouvrier chez un prestataire de la Société Grand Paris. Depuis le début des travaux, tous les chantiers sont en sous-effectif permanent. Les conditions d’hygiène et de sécurité sont catastrophiques. On déplore de nombreux accidents, et cinq camarades de travail ont déjà perdu la vie.

Dernièrement, nous avons reçu la visite d’une délégation de cadres du Grand Paris, qui nous ont fait tout un cinéma sur la sécurité. Comble de l’hypocrisie, ils nous ont demandé de faire une minute de silence pour nos cinq camarades morts au travail. Une manière dégueulasse de rejeter la faute sur nous, les ouvriers, qui ne respecterions pas les procédures de sécurité. Mais, vu le sous-effectif et la pression, il est évidemment impossible de les respecter, et ils le savent très bien. Mais faire la morale aux travailleurs coûte moins cher que de mettre les effectifs. Nos cinq camarades sont morts sacrifiés pour les profits, pas parce qu’ils étaient imprudents. Les conseils hypocrites des cadres du Grand Paris ne nous le feront pas oublier.

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