Lieux de privation de liberté : l’incurie de l’État16/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lieux de privation de liberté : l’incurie de l’État

La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté vient de publier son rapport d’activité pour l’année 2022. Elle y dénonce, une fois de plus, l’incurie de l’État.

Cellules surpeuplées envahies par les cafards et les rats, alimentation insuffisante, difficultés d’accès aux soins, détenus n’osant pas sortir en promenade à cause des risques de violence… Le constat de ce nouveau rapport est sans appel.

La condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme en janvier 2020 n’a pas empêché la détérioration de la situation des détenus, à mesure que les prisons se remplissaient. Le nombre de prisonniers est à un niveau record aujourd’hui, amenant l’auteure du rapport au constat que « l’incarcération ne peut que conduire à plus de précarité ».

La situation dans les autres lieux n’est guère plus glorieuse. Faute de personnel suffisant, les établissements psychiatriques usent d’un recours excessif à la contrainte. Dans de nombreux centres de rétention administrative, véritables prisons pour travailleurs immigrés n’ayant commis aucun délit, le rapport note en particulier un manque d’hygiène et même de nourriture. En dépit de la promesse de l’ancien président socialiste Hollande d’y mettre fin, la contrôleuse déplore également la poursuite de l’enfermement des enfants.

Elle conclut son rapport en disant que « surnage de ces constats le sentiment d’un abandon de l’État ». Au regard de la situation de l’ensemble des services publics, nul doute qu’il s’agisse bien plus que d’un simple sentiment.

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