Leur société

Salon du made in France : le mensonge tricolore

Jeudi 10 novembre, ­Bruno Le Maire inaugurait le 10e salon du made in France, initié par Montebourg et ­regroupant 800 entreprises censées réaliser leur production en France.

D’après le ministère de l’Économie, pour obtenir le label made in France, le produit doit « tirer une part significative de sa valeur d’une étape de fabrication localisée en France » et y « avoir subi sa dernière transformation substantielle ». La définition est suffisamment vague pour permettre à beaucoup d’entreprises de le revendiquer sans avoir à s’imposer trop de contraintes.

Le made in France est donc pour beaucoup un produit de la démagogie politicienne. C’est aussi un argument marketing dans la guerre pour les parts de marché et un argument de choix pour justifier des prix élevés. Au salon de cette année, les patrons arboraient pourtant une mine sombre, préoccupés par la révision à la baisse de leurs perspectives : les prix des produits made in France, en général plus élevés, vont augmenter avec la flambée des coûts de l’énergie, des matières premières et des frais de transport.

Les discours moralisateurs vis-à-vis des consommateurs ne manqueront pas, pour tenter de les convaincre de « payer plus cher pour sauver les emplois ». Pour certains patrons, comme le propriétaire des ateliers de jeans Tuffery, ou Gibault, fondateur du Slip français, l’enjeu est important : il s’agit de sauver leurs profits ! Mais, au-delà de l’objectif commercial, ce salon vise aussi à donner l’impression que, tout en défendant la liberté patronale de licencier, les gouvernements se préoccupent aussi de l’emploi industriel. Autant dire que, quel que soit l’aspect envisagé, le made in France, c’est un gros mensonge sur toute la ligne !

Partager