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- Lutte ouvrière n°2833
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Dans les entreprises
Arkema – Jarrie : tout va très bien, madame la Marquise…
Jeudi 10 novembre, quelle ne fut pas la panique pour la population riveraine du site d’Arkema à Jarrie, près de Grenoble !
Dans cette usine spécialisée dans la fabrication de chlore et de ses dérivés, trois violentes explosions se sont produites, suivies d’un gros champignon de fumée grise dans le ciel, puis de la sirène ordonnant le confinement de tous !
Heureusement, il n’y a eu aucun blessé. Patron et préfet ont rapidement communiqué que la situation était sous contrôle et sans gravité. Les explosions auraient été dues à un feu dans une gaine électrique, qui se serait propagé au conditionnement du chlorate de sodium. Le dégagement de fumée n’aurait donné lieu à aucune pollution ni émanation toxique, et le confinement des écoles et du collège limitrophes a été rapidement levé.
Tout cela revient à passer bien vite sur la situation des riverains, terrorisés, habitant à moins d’un kilomètre de l’explosion et ne possédant pas chez eux de pièce de confinement, contrairement à la réglementation en vigueur. Aucune allusion non plus à l’angoisse des travailleurs d’Arkema ou de Framatome, usine située de l’autre côté de la rue, présents sur le site, qui savent, eux, combien les produits dérivés du chlore peuvent être dangereux et ont en mémoire les accidents précédents. Entre 2016 et 2019, cinq fuites diverses de chlore ou acide chlorhydrique ont conduit à des confinements, et trois d’entre elles ont incommodé des travailleurs. Les plus anciens se souviennent aussi de l’explosion d’une unité d’eau oxygénée en 1992, qui fit un mort et deux blessés. L’une des premières communications du patron de Framatome fut même de menacer de sanction les travailleurs qui transmettraient à l’extérieur des vidéos ou des photos de l’accident !
Le patron d’Arkema comme le préfet voudraient qu’on les croie sur parole, et verrouillent toute la communication autour de l’accident. L’opacité des industriels trouve la complicité des pouvoirs publics pour éviter d’informer la population.