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Leur société
Taxe foncière : à la hausse
Balayant une promesse électorale des élections municipales de 2020, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé le 7 novembre une augmentation l’année prochaine de 50 % de la taxe foncière, qui la fera passer de 438 à 665 euros pour un appartement de 50 mètres carrés.
Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a critiqué cette mesure, alors que l’État a sa part de responsabilité dans les augmentations qui touchent de nombreuses villes. La taxe foncière augmente entre 16 et 24 % cette année à Tours, Marseille, Bagnolet, Martigues, Mantes-la-Jolie et Poissy. Or, parmi les 58 % d’habitants propriétaires de leur logement, et payant donc la taxe foncière, il n’y a pas que des riches. Pour devenir propriétaires, nombre de travailleurs ont dû se serrer la ceinture pour rembourser leur crédit immobilier, en espérant avoir ainsi moins de dépenses pendant leur retraite. Ils doivent ainsi payer un impôt d’autant plus injuste qu’il n’est pas proportionnel aux revenus.
Dans les communes moyennes ou petites, la difficulté à boucler leur budget conduit les maires à augmenter la taxe foncière, car il s’agit pratiquement du seul impôt sur lequel ils ont encore leur mot à dire. La responsabilité en revient à l’État, qui se décharge sur les collectivités locales pour bien des services utiles à la population et compense de moins en moins les impôts locaux qu’il a réduits ou supprimés, comme la taxe d’habitation. Aujourd’hui, l’augmentation du coût de l’énergie pèse sur les budgets et ne fait qu’aggraver les choses.
Pourtant, de l’argent, il y en a dans les coffres-forts des grandes entreprises, mais les profits ne ruissellent pas vers les communes ! Répondant à la demande du Medef, l’État supprimera complètement d’ici à 2024 la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), déjà en forte baisse par rapport à la taxe professionnelle qu’elle a remplacée. C’est un cadeau estimé annuellement entre 8 et 9,3 milliards d’euros qui, pour les quatre cinquièmes, bénéficiera aux patrons et aux actionnaires des grandes entreprises. Les capitalistes se refusent de plus en plus à financer ce qui est utile à la vie sociale, faisant ainsi payer les classes populaires à leur place.