Afrique : la guerre sans fin de l’impérialisme français16/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique : la guerre sans fin de l’impérialisme français

« Nous n’avons pas vocation à rester engagés sans limite de temps dans des opérations extérieures. C’est aussi pour cette raison que j’ai décidé […] aujourd’hui la fin de l’opération Barkhane », a déclaré Emmanuel Macron le 9 novembre à Toulon.

Depuis le retrait définitif des soldats français du Mali en août dernier, Barkhane était sur la sellette, mais ce clap de fin ne signifie pas un retrait d’Afrique des soldats français.

L’opération Barkhane avait été inaugurée le 1er août 2014 pour remplacer et englober l’opération Serval, décidée par François Hollande en janvier 2013 pour sauver le gouvernement malien, et l’opération Épervier, inaugurée, elle, encore bien auparavant, en 1986, au Tchad. Derrière ces désignations se voulant exotiques se déploient en fait des interventions militaires quasi permanentes en Afrique depuis des décennies. Jusqu’à 5100 soldats français sont intervenus dans le cadre de Barkhane, dispersés entre le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.

Le prétexte à l’opération Barkhane sur une large partie du Sahel et du Sahara était la lutte contre les groupes djihadistes. Sans succès, puisque le terrorisme djihadiste a étendu ses ravages jusqu’en Afrique de l’Ouest, menaçant le Bénin et la Côte d’Ivoire. Par contre, au Mali, les manifestations d’hostilité aux troupes françaises, dont la présence est ressentie comme une occupation, ont été de plus en plus larges et nombreuses.

La fin de Barkhane n’annonce absolument pas un retrait des troupes françaises du Sahel, tout au plus un redéploiement déjà commencé depuis le printemps et, bien sûr, l’armée française maintiendra ses contingents au Gabon, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, à Djibouti.

L’imagination des militaires trouvera d’autres noms pour leur prochaine guerre d’inspiration coloniale. Mais, au fond, c’est la même guerre qui se poursuit contre les peuples d’Afrique depuis les indépendances, pour que les Total, Bolloré, Bouygues aient leur part des profits sués par les populations africaines.

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