8 milliards d’hommes : trop de Terriens ou trop de capitalisme ?16/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

8 milliards d’hommes : trop de Terriens ou trop de capitalisme ?

On compte désormais plus de 8 milliards d’humains sur la planète et ce nombre augmente sans cesse puisque chaque seconde qui s’écoule voit la naissance de deux humains de plus.

Les chiffres sont fournis par les Nations unies. Ils émanent de calculs faits par des démographes et des statisticiens sur la base, entre autres, des recensements nationaux effectués depuis 1950. En octobre 1999, ces calculs annonçaient six milliards de Terriens. Après les huit milliards de novembre 2022, les projections annoncent une population de dix milliards à l’horizon 2050. Alors, des commentateurs s’inquiètent. La planète va-t-elle résister ? Y aura-t-il assez de nourriture ? Assez d’eau ? Les émissions de CO2 ne vont-elles pas augmenter encore, et avec elles la température ?

Comme si la famine, la sécheresse, le réchauffement climatique et toutes les catastrophes qui s’abattent aujourd’hui sur l’humanité dépendaient essentiellement du nombre des humains. Comme si quelques milliards de femmes et d’hommes de plus ou de moins pouvaient permettre une plus juste répartition des richesses et garantir la disparition de cette misère qui pousse certains à traverser des mers au péril de leur vie, dans le simple espoir de pouvoir vivre.

Ce qui est en cause n’est pas le nombre d’humains, c’est le système social, le capitalisme, qui domine la planète et toute sa population, en réservant à ceux qui détiennent les capitaux la plus grande part des richesses.

C’est le système économique qui a créé les famines. Les céréales, par exemple, ne sont pas produites pour nourrir les populations, mais pour être vendues voire stockées afin de faire monter les cours et récupérer le maximum de profits. Il en va de même de la santé des populations. L’industrie pharmaceutique ne produit des médicaments que pour les mettre « sur le marché », comme ils disent. Tant pis pour ceux qui ne peuvent les acheter : l’objectif n’est pas de soigner, mais de produire pour vendre. Il en va de même des émissions de CO2, dont on sait depuis des années qu’il faut impérativement les réduire, mais qui perdurent parce que les entreprises industrielles qui en sont responsables ne veulent pas abandonner une source de profits. En fait, il en va de même pour tous les aspects qui rendent la vie si dure pour une majorité de la population.

Contrairement à ce qu’on peut lire ou entendre chaque jour jusqu’à la nausée, il ne s’agit pas de convaincre chaque individu d’adopter un mode de vie adapté à l’écologie. Le problème n’est pas individuel. Pas plus que faire pipi sous la douche ne serait la solution pour sauver la planète en faisant des économies d’eau, régler le problème de la faim dans le monde ou celui du réchauffement climatique ne dépend pas de choix individuels, mais collectifs. Mettre fin à la pauvreté dans le monde et à la destruction de l’environnement par le capitalisme implique la mise en place d’une société dirigée et contrôlée par la population elle-même, une planification de l’économie en fonction des besoins de tous et de ceux de la planète.

Il n’y a pas trop d’humains sur Terre. Il y a beaucoup trop de cet ordre social qui réserve à ceux qui possèdent les capitaux la plus grande part des richesses produites par ceux qui sont parfois privés des moyens de subsistance les plus élémentaires.

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