Dans les entreprises

Renault –Flins : sans puces, difficile de gratter

La direction de l’usine Renault de Flins vient d’annoncer l’arrêt de la production de véhicules du 5 mars au 12 mars, faute d’approvisionnement en semi-conducteurs.

Le manque de ces puces électroniques indispensables avait déjà causé la suppression, parfois au dernier moment, de séances de travail. Même prévenus de cette annulation seulement dans le bus qui les emmenait à l’usine, les travailleurs concernés étaient plutôt contents de ce repos inattendu, pourvu du moins qu’ils soient des embauchés Renault et donc n’y perdent pas de salaire.

Mais un arrêt de plus d’une semaine est une autre affaire. L’indemnisation des salariés en chômage partiel sera à la charge des deniers publics, et, pour le reliquat, des travailleurs eux-mêmes, qui devront rendre un jour de leurs congés pour cinq jours non travaillés. Renault, le donneur d’ordres, responsable en définitive de l’organisation du travail et client du géant taïwanais TSMC qui produit les composants, n’aura rien à débourser. Quant à une grande partie des travailleurs des chaînes de tôlerie et de montage, ils sont intérimaires et devront s’affronter à leur entreprise d’intérim pour obtenir leur inscription au chômage, avec le manque à gagner que cela signifie.

Renault s’apprête d’ailleurs à annoncer des journées non travaillées sur d’autres sites, pour cette même raison de rupture d’approvisionnement en semi-conducteurs, après une séance de négociations avec les directions syndicales, où le constructeur essaiera à nouveau de débourser le moins possible.

Au final, bien des travailleurs pensent que Renault n’a qu’à se débrouiller avec ses puces, et qu’il est hors de question qu’ils aient quoi que ce soit à payer dans ces déboires liés à la concentration capitaliste.

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