Cosne-sur-Loire : contre le démantèlement de l’hôpital24/02/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/02/2743.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cosne-sur-Loire : contre le démantèlement de l’hôpital

En 2009, le groupe Kapa Santé rachetait la clinique du Nohain à Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre. Un pôle santé était créé avec l’hôpital public, celui-ci payant un loyer à la clinique pour l’utilisation de ses locaux.

Début 2019, l’ARS (Agence régionale de santé) a suspendu la maternité parce qu’elle n’avait pas assez de personnel et le groupe Kapa la fermait, ne voulant pas faire les dépenses nécessaires pour la maintenir ouverte, entraînant neuf licenciements. Pour accoucher, les femmes doivent désormais parcourir plusieurs dizaines de kilomètres.

Puis, en novembre 2019, la clinique de Cosne-sur-Loire était fermée par l’ARS, pour manques répétés à la sécurité des soins. Les médecins de la clinique estiment que le groupe Kapa n’avait pas fait les investissements. Les bâtiments ont été saisis par la justice, qui estime que les termes de l’accord de vente de 2009 n’avaient pas été respectés. Alors qu’il devait n’y avoir qu’une seule société pour gérer la clinique, il y en aurait deux : l’une pour assurer la gestion médicale de la clinique et une SCI (société civile immobilière) pour faire payer le loyer. La partie médicale faisait ainsi rentrer l’argent, transféré ensuite vers la SCI.

Seul le service d’imagerie médicale sera finalement repris par l’hôpital, après plusieurs mois. Sur la centaine d’employés de la clinique, un certain nombre retrouveront du travail, pour d’autres ce sera le chômage.

Il ne restait ainsi à Cosne-sur-Loire que l’hôpital public de médecine, gériatrie, et le Smur (service d’urgences) qui devait transférer les patients à Nevers, Gien ou Bourges s’il fallait opérer. Sous la pression de l’opinion, le gouvernement a envoyé un expert ministériel étudier la situation du pôle santé. Son verdict est que la construction d’un nouvel hôpital à Cosne-sur-Loire serait « pertinente », mais sans bloc opératoire et sans maternité.

Donc, plus de maternité. Quant au bloc chirurgical, il est dit qu’il pourra se rajouter si les élus, les médecins, le groupement hospitalier du territoire arrivent à recruter de nouveaux praticiens. Ainsi, c’est aux élus locaux qu’il reviendrait de recruter.

L’État s’est dit prêt à débloquer 45 millions d’euros pour une construction dans trois ans. Mais, pour une population de 100 000 habitants, il crée un nouveau désert médical dans une zone manquant déjà beaucoup de médecins.

Encore une fois, pour les hôpitaux comme pour les Ehpad et comme pour toutes les dépenses utiles à la population mais non rentables, l’État mégote et ne cessera de mégoter. La population, le personnel médical devront encore lutter pour préserver l’offre de soins dans la région.

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