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Dans les entreprises
Uber : condamné… mais libre de continuer
Dans un arrêt rendu vendredi 19 février, la Cour suprême du Royaume-Uni a considéré que les chauffeurs Uber étaient bien des salariés, et non des travailleurs indépendants, comme le prétend la plateforme numérique.
Cette décision leur ouvre le droit à des congés payés et à un salaire minimum.
Ces chauffeurs, juridiquement indépendants, sont en fait totalement dépendants de Uber. De fait, pour travailler ils doivent accepter des courses sans même connaître la destination des clients, et sont obligés de respecter les tarifs fixés par Uber. Sur le montant total des courses payées par les clients, l’entreprise prélève 25 %, et en France par exemple la majorité des chauffeurs en touchent en réalité moins de 40 %.
Si la vingtaine de chauffeurs britanniques à l’origine de la plainte étaient satisfaits de leur victoire juridique, la direction d’Uber Europe ne s’inquiète pas. Elle prétend que les conditions de travail ont changé depuis le début de cette affaire… et qu’en tout cas rien ne l’oblige à salarier l’ensemble de ses chauffeurs.
Déjà, en mars 2020, un jugement de la Cour de cassation avait jugé fictive l’indépendance des chauffeurs. Mais, depuis, le statut de la grande majorité d’entre eux n’a pas changé pour autant.
Si elles ne suffisent pas à faire changer la situation des travailleurs des plateformes, ces décisions de justice constituent cependant un encouragement et un point d’appui pour ceux qui se battent. Les mobilisations des livreurs à vélo de Deliveroo ou Uber Eats ces dernières semaines, qui ont aussi pour la plupart ce type de statut, montrent que la lutte est possible.