CAF de Nancy : formés, diplômés… et licenciés31/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2020/01/2683.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CAF de Nancy : formés, diplômés… et licenciés

Alors qu’ils étaient en train de fêter l’obtention de leur diplôme après un an de formation, trois salariés de la Caisse d’allocations familiales de Nancy ont appris le 20 décembre qu’ils ne seraient pas embauchés à l’issue de leur contrat de professionnalisation en CDD car ils n’atteindraient pas, selon la direction, les « objectifs de production ».

Cette annonce, faite la veille des vacances de Noël, a provoqué la colère de leurs collègues. D’autant que la pression à la production est le quotidien de tous à cause du sous-effectif permanent, et alors que la direction va encore supprimer quatorze postes d’ici 2022. Tout le monde est choqué qu’un « organisme social » comme la CAF mette au chômage (ou au RSA) un homme de 39 ans qui espérait enfin obtenir son premier CDI, ainsi que deux mères célibataires de deux et trois enfants.

Dès le lundi 23 décembre au matin, à l’initiative de la CGT soutenue par la CFDT et FO, les agents présents se sont réunis pour discuter en présence des trois salariés concernés. Et malgré le grand nombre d’absents en cette période, c’est à plus d’une quarantaine (environ un tiers des agents présents ce jour-là) qu’ils ont envahi les bureaux de la direction pour exprimer leur indignation et revendiquer l’embauche de tous les stagiaires diplômés. Le directeur, absent, a finalement été contraint de répondre pendant une bonne heure par téléphone aux agents mobilisés qui avaient investi son bureau. Mais quand il a confirmé maintenir sa position, les salariés ont quitté la pièce d’un même élan, le laissant au bout du fil avec ses arguments interminables et sa condescendance.

Malgré les congés et les jours fériés, les salariés mobilisés se sont retrouvés tous les jours pour discuter et faire connaître le plus largement possible cette injustice via la presse et une pétition en ligne.

Cet élan de solidarité a touché les salariés concernés. L’objectif est maintenant de se retrouver encore plus nombreux à la rentrée pour obtenir l’embauche des trois collègues : que ce soit pour leur éviter le chômage, pour réduire la charge de travail ou pour réduire les délais de traitement des allocataires, tout le monde y gagnerait !

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