APL : le gouvernement craint une colère contagieuse31/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P10_Crise_du_logement_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C20%2C800%2C471_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

APL : le gouvernement craint une colère contagieuse

Jugeant sans doute la période peu propice pour affronter une levée de boucliers dans la population, le gouvernement a décidé de repousser au 1er avril la réforme des aides personnalisées au logement (APL) dont l’entrée en vigueur était prévue au 1er janvier.

Illustration - le gouvernement craint une colère contagieuse

Comme par hasard, la date choisie tombe huit jours après les élections municipales, le gouvernement n’ayant certainement pas oublié le tollé suscité lorsque, en juillet 2017, il avait décidé de raboter de cinq euros le montant de l’APL. C’est le quatrième report depuis un an et demi que le sujet est mis sur le tapis, la Caisse nationale des allocations familiales ayant auparavant demandé plus de temps pour mettre en œuvre une réforme complexe. Le montant de l’aide serait désormais calculé, non plus en se basant sur les ressources perçues deux ans auparavant, mais sur celles du moment, et réévalué chaque trimestre. Pour Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, il s’agit de « déterminer de façon plus juste le montant à verser ».

Mais qui dit justice dans la bouche de ces gens-là dit faire des économies sur le dos des plus pauvres, et c’est bien de cela qu’il s’agit. Le gouvernement compte faire 1,2 milliard d’euros d’économies sur les six millions et demi de foyers qui touchent l’APL. Selon Le Canard enchaîné, 600 000 d’entre eux ne toucheraient alors plus rien et 1,2 million perdraient 1 000 euros par an, ce qui entraînerait pour beaucoup un appauvrissement insupportable.

Quand il s’est agi de redistribuer l’argent public aux riches, comme par exemple les 3,2 milliards d’euros accordés en transformant l’ISF en IFI, l’État n’a pas regardé à la dépense. Alors, pour tenter d’équilibrer les comptes, il ressort la vieille recette, pressurer le peuple, que les rois avaient inventée il y a bien des siècles. Mais cela ne leur a pas toujours porté chance.

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