Réforme des retraites : les craintes du gouvernement03/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P3_Macron_incendie_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme des retraites : les craintes du gouvernement

Dimanche 1er décembre, le gouvernement au grand complet était réuni à Matignon en séminaire.

Illustration - les craintes du gouvernement

À l’image du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ou de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, tous deux arrivés en jeans et baskets, les ministres voulaient afficher une décontraction contrastant avec le caractère exceptionnel d’une telle réunion.

« Je ne suis pas scarifié ni tétanisé », avait déclaré quelques jours plus tôt le Premier ministre, se présentant comme à la fois « plus que jamais déterminé » et « ouvert au dialogue ». Aux critiques venant de sa droite et lui reprochant de rester dans le flou, Philippe a répondu que les choses seront tranchées à la mi-décembre, autrement dit une fois connue l’ampleur de la mobilisation, non seulement du 5 décembre mais aussi des jours suivants.

En attendant, le gouvernement mène une campagne de communication contre la grève, prétendant se préoccuper « des Français qui veulent aller travailler ». Ces ministres ne se préoccupent du monde du travail qu’à l’occasion des journées de grève. Le reste du temps, ils consacrent leurs efforts à réduire les droits des travailleurs, à les obliger à rester plus longtemps à leur poste et à réduire les pensions de retraite. Cette campagne a été abondamment relayée dans les médias par des journalistes habitués à se faire complaisamment les porte-voix du gouvernement. Le Parisien du 2 décembre a titré : « Grève, le guide de la survie », avant de détailler toutes les possibilités d’échapper aux conséquences de la grève des transports.

Le gouvernement affiche une sérénité de façade, mais il craint en réalité que le succès de la journée du 5 décembre redonne aux travailleurs confiance en leur force et en leur capacité à se mobiliser, pour s’opposer non seulement à la réforme des retraites mais aussi à toutes les attaques contre l’emploi et les salaires, qu’elles émanent du pouvoir ou des patrons.

Les travailleurs ont tout intérêt à montrer au gouvernement qu’il a raison d’avoir peur !

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