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- Lutte ouvrière n°2679
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Leur société
Les banques et l’administration : qui gardera ces gardiens ?
Il y a un an, les banques avaient pris l’engagement de réduire les frais d’incident bancaire, ces amendes sur leurs clients les plus fragiles.
Le 13 novembre, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire est allé devant le Sénat expliquer que les banques françaises n’avaient pas tenu parole. Et d’ajouter que ses services allaient faire diminuer effectivement les frais bancaires.
On peut douter du résultat. Non seulement parce que le gouvernement auquel Le Maire appartient est tout entier au service des riches mais, plus fondamentalement, parce qu’il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre les dirigeants des banques et ceux du ministère. Ce sont les mêmes personnes, issues du même milieu, passant plusieurs fois au cours de leur carrière de la banque privée aux directions ministérielles et œuvrant de fait exclusivement pour les intérêts des banquiers. Le 30 octobre encore, Anne-Marie Barbat-Layani est ainsi passée de la direction de la Fédération bancaire française au secrétariat général du ministère des Finances. Après avoir travaillé pour les banques privées, elle est donc désormais chargée de recruter et de diriger ceux qui sont censés contrôler celles-ci au nom de l’intérêt général.
L’exemple vient de haut et de loin. Tous les présidents de banques centrales et d’institutions financières publiques de par le monde ont vendu leurs connaissances et leurs relations aux grandes banques privées après – du moins le croit-on – avoir quitté leurs fonctions. À moins qu’ils aient fait le chemin inverse, comme Christine Lagarde, passée du privé au ministère de l’Économie, au Fonds monétaire international, puis à la BCE.
Aux Finances, comme à l’Industrie, au Commerce ou à la Guerre, le public et le privé sont en étroite symbiose pour ne former qu’un seul corps, l’État du grand patronat.