- Accueil
- Lutte ouvrière n°2679
- Travail de nuit : Monoprix condamné
Dans les entreprises
Travail de nuit : Monoprix condamné
Les 129 magasins Monoprix ouverts après 21 heures sont dans l’illégalité, a tranché le tribunal de grande instance de Nanterre le 29 novembre.
C’est un point d’appui pour les militants et les travailleurs qui s’opposent au travail de nuit dans le commerce car « il nuit à la santé des travailleurs sans avoir de réelle utilité sociale ».
Il n’y a cependant aucune garantie que la direction des magasins s’incline devant la décision du tribunal. En septembre 2018, le groupe Casino, auquel appartient Monoprix, avait déjà subi une condamnation sans qu’il se sente le moins du monde obligé de respecter la décision de la Cour d’appel. Un mois plus tard, il signait un nouvel accord avec la CFDT et la CGC autorisant le travail de nuit, dans la même veine que le précédent. C’est ce nouvel accord qui vient à son tour d’être invalidé.
De son côté, le gouvernement fait son possible pour éviter aux groupes de la grande distribution de telles condamnations, au moyen d’une simple entourloupe juridique. Pas besoin de changer la législation qui interdit, sauf exceptions, le travail de nuit dans le commerce, il suffit de décréter qu’entre 21 heures et minuit, ce n’est pas du travail de nuit ! C’est ce qui était prévu dans le projet de loi portant diverses mesures d’ordre social préparé par la ministre du Travail. Au dernier moment, le Conseil des ministres du 13 novembre a retiré cette mesure du projet de loi et s’est donné un délai de 18 mois.
Le patronat de la grande distribution, cité par le journal Les Échos, n’a pas apprécié ce report décidé par le gouvernement au moment où il commençait à s’inquiéter des effets de son attaque contre les retraites : selon certains, « ils ont la trouille du climat social ». De quoi encourager les travailleurs à se mobiliser pour inspirer une très grosse trouille à tous ces exploiteurs !