Sanofi : l’impunité des escrocs03/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2679.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi : l’impunité des escrocs

Fin 2017, Sanofi était condamné à payer trois millions d’euros à une famille victime de la Dépakine. Le richissime laboratoire de l’industrie pharmaceutique n’en est pas resté là. Il a continué le combat et, le 26 novembre, la décision a été annulée !

L’histoire a débuté en 2002, quand une petite fille est née victime de malformations parce que sa mère avait pris de la Dépakine pendant sa grossesse. Les dangers pour le fœtus étaient alors scientifiquement connus mais les malades n’en étaient pas informés et rien n’était mentionné sur la boîte du médicament.

Après que les parents ont porté plainte en 2007, ils durent attendre dix ans avant que la cour d’appel d’Orléans condamne Sanofi à verser d’une part 2 millions d’euros à la famille, dont une rente à vie à la victime, et d’autre part un million d’euros à la caisse primaire d’assurance maladie, à titre de remboursement des dépenses de santé.

Qu’à cela ne tienne, Sanofi s’est porté en cassation et, deux ans plus tard, la décision de la cour d’appel a été cassée, pas sur le fond mais… pour vice de forme !

La justice précise aujourd’hui que les données scientifiques ont permis de connaître la toxicité de la Dépakine pour le fœtus depuis 1982 pour les malformations congénitales et depuis 1984 pour les troubles du développement. L’Assurance maladie et l’Agence du médicament connaissent le nombre des victimes du médicament depuis qu’il a été mis sur le marché en 1967 : de 2 150 à 4 100 enfants souffrant de malformations et de 16 600 à 30 400 de troubles du neuro-développement.

La responsabilité du médicament est connue. Mais Sanofi utilise tous les moyens à sa disposition, et ils sont nombreux, pour nier ou fuir sa responsabilité. Ses bataillons de conseillers juridiques et ses armées d’avocats sont à l’œuvre pour lanterner, pour faire durer et, quand il faudrait payer, pour faire payer l’État. Sanofi sait, comme tous les grands groupes industriels, qu’il peut compter sur l’État pour épargner ses profits.

Partager