C’est ce qui a fait dire sur France Info à Éric Courteille, le co-président de la Redoute, qu’il était heureux de contribuer à rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs. Il pourrait augmenter les salaires, alors !

Le 29 novembre, les chefs étaient sur les dents. Ils faisaient des réflexions s’ils soupçonnaient que les collègues laissaient leurs portables allumés, s’ils allaient trop aux toilettes, s’ils grignotaient quelque chose, s’ils parlaient entre eux…

Pour l’équipe week-end, ce qui a fait bouillir, en plus de ce climat insupportable, est la manière dont les chefs traitaient les intérimaires que la direction remettra au chômage dès que le pic de commandes sera passé.

En effet, les travailleurs de la Redoute s’étaient battus depuis le début de Quai 30, en 2016, pour qu’il y ait une rotation des postes, au moins toutes les quatre heures, car il y a des postes plus pénibles que d’autres, comme le picking. Or les chefs imposaient aux intérimaires de rester 8 h 15 d’affilée au picking, ce qui provoquait des malaises. Et rien à faire pour que ces chefs changent d’avis, prétextant que ces salariés ne travaillaient que deux jours par semaine, ce qui est faux.

Alors dimanche 1er décembre après-midi, pour bien montrer à la direction et à ses sbires méprisants qu’ils étaient allés trop loin, 28 travailleuses et travailleurs ont débrayé pendant plus d’une demi-heure.

Puis, ils ont regagné leurs postes en chantant à tue-tête la chanson copiée des Gilets jaunes : « On est là, on est là, même si Balla (la PDG) veut pas on est là, pour le monde des travailleurs et pour un monde meilleur, on est là… » Plusieurs couplets se sont succédé en mettant à tour de rôle le nom de chacun des dirigeants.

Comme les nouvelles vont vite, l’équipe semaine, lundi après-midi suivant, fin du Black Friday, stimulée par cette résistance, s’est exprimée à son tour contre les pressions insupportables. Et 27 travailleuses et travailleurs ont débrayé jusqu’à la pause de 18 heures.

Une bonne préparation à la grève du 5 décembre !