Ordonnances : adoptées ou pas, le combat continue20/09/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/09/p3_2017_09_12_Manif_loi_travail_45_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Ordonnances : adoptées ou pas, le combat continue

Macron et le gouvernement espèrent bien que l’entrée en vigueur des ordonnances mettra un terme à la contestation. Mais la classe ouvrière peut en décider autrement.

Illustration - adoptées ou pas, le combat continue

Pour la procédure officielle, tout est en place. Le Journal officiel a publié le 16 septembre la loi d’habilitation qui autorise le gouvernement à gouverner par ordonnances pour réformer de fond en comble le Code du travail. Le Conseil des ministres du 22 septembre va adopter la version définitive de ces ordonnances. Dans les jours qui suivent, celles-ci vont être publiées au Journal officiel. Elles auront immédiatement force de loi, sans attendre un dernier vote formel du Parlement dans les trois mois qui suivent. Quant à l’application, comme toujours, elle dépendra du rapport de force entre les travailleurs d’un côté et le patronat et le gouvernement à son service de l’autre.

Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter les mauvais coups qu’on veut leur asséner. Car, après tous les reculs qu’ont institués la loi El Khomri et tous les textes qui l’ont précédée, Macron veut imposer de nouveaux reculs de grande ampleur. Le fond des mesures contenues dans les 159 pages des ordonnances est de permettre aux patrons d’avoir les mains libres vis-à-vis de leurs salariés, pour modifier à leur guise le contrat de travail, les conditions d’emploi, pour renforcer la précarité et pour licencier à leur guise. Il s’agit de renforcer considérablement la liberté d’exploiter dont le patronat usait et abusait déjà sans vergogne.

Non seulement les millions de ceux qui composent le monde du travail peuvent et doivent dire non à cette perspective, ce qui est la moindre des choses, mais ils ont le pouvoir de mettre un terme à ces reculs et de faire ravaler son texte à Macron. Ce ne serait pas la première fois que la mobilisation des travailleurs dans les usines, les bureaux et la rue obligerait un gouvernement à remiser les lois qu’il avait déjà fait voter. Ce fut le cas entre autres il y a quelques années, avec la loi instituant le smic jeunes, mais aussi dans bien d’autres occasions dans le passé. Et puis, plus largement, les travailleurs doivent montrer qu’ils en ont plus qu’assez des reculs qui suivent d’autres reculs.

Ces ordonnances n’annoncent pas la fin des attaques contre la classe ouvrière. Une absence de réaction ne pourrait qu’encourager gouvernement et capitalistes à continuer dans cette voie. Seule une réaction radicale du monde du travail pourrait mettre un terme à leurs offensives. Alors, il y a toutes les raisons de continuer le combat, pour dire non aux reculs, et oui au droit de vivre dignement pour ceux qui produisent toutes les richesses.

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