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Dans le monde
ONU : Trump, va-t-en-guerre
À l’occasion de la 72e assemblée générale des Nations unies, Trump a prononcé le 19 septembre un discours conforme au personnage : « L’Amérique, c’est le bien » ; « Nous aurons l’armée la plus puissante que nous ayons jamais eue » ; « Si nous sommes forcés de nous défendre, nous n’aurons pas d’autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord. »
Dans cette logique nationaliste et guerrière, Trump n’a jamais cessé de critiquer l’ONU, déclarant en décembre 2016 qu’elle n’était « qu’un club où les gens se rassemblent, bavardent et passent un bon moment ». Depuis son élection, il proclame sa volonté d’augmenter massivement les dépenses militaires et de réduire les sommes consacrées aux organisations internationales. « L’ONU a été fondée dans un but très noble, a-t-il ainsi déclaré, mais ces dernières années elle n’a pas atteint son plein potentiel, à cause de la bureaucratie et d’une mauvaise gestion. »
Trump tient un discours d’homme d’affaires exigeant un retour sur investissement. Mais, en fait, il reste un dirigeant de la bourgeoisie qui sait parfaitement combien l’existence de l’ONU sert les intérêts de l’impérialisme américain. Loin d’avoir été créée pour servir des buts nobles, celle-ci a été mise en place à la fin de la Deuxième Guerre mondiale par les puissances victorieuses pour assurer leur hégémonie sur le monde. L’ONU a été utilisée par les États-Unis pour justifier des interventions militaires présentées comme des opérations de défense du droit international : en Corée en 1953, en Irak en 1991 et à bien d’autres occasions.
L’ONU n’a jamais eu un fonctionnement démocratique, reflétant en cela la réalité des rapports au sein du monde impérialiste : le véritable pouvoir appartient à un Conseil de sécurité au sein duquel des membres permanents (les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, la Chine) disposent d’un droit de veto leur permettant de s’opposer à toutes les décisions contraires à leurs intérêts.
Et de toute façon, si des centaines de résolutions peuvent être adoptées chaque année par l’assemblée générale des États membres, la plupart ne sont pas suivies d’effet. Ainsi, de nombreux textes condamnant la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens ont été votés, sans qu’il en soit jamais tenu compte.
Enfin, les grandes puissances ne peuvent pas se désintéresser totalement des problèmes et des crises que génèrent l’ordre impérialiste et une économie dominée par des groupes industriels et financiers préoccupés exclusivement par la recherche du profit. Il faut bien tenter de juguler les épidémies qui frappent les populations les plus pauvres, dans un monde où les virus ne connaissent pas les frontières. C’est pourquoi l’ONU a créé des institutions comme l’Organisation mondiale de la santé ou l’Unesco, pour l’éducation, qui prennent un minimum en charge ces questions, sans pouvoir le moins du monde leur trouver une solution.
Soucieux de garder un instrument pour maintenir un semblant de stabilité, les dirigeants des puissances impérialistes n’entendent pas se passer de l’ONU, et Trump pas davantage que les autres. L’institution continuera de fournir un paravent démocratique à une organisation du monde fondée sur l’oppression et l’exploitation au profit d’une minorité de privilégiés.