Routiers : roulés par les ordonnances20/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2564.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Routiers : roulés par les ordonnances

Lundi 18 septembre, les syndicats CFDT et CFTC des routiers ont appelé les salariés du secteur à se mobiliser. Un rassemblement s’est tenu devant le ministère du Travail, pour exiger que des dirigeants syndicaux soient reçus, et des actions ponctuelles ont été organisées : distributions de tracts aux automobilistes, opérations escargot, blocages partiels d’autoroutes.

Les deux syndicats dénoncent le travail précarisé, les licenciements facilités, la réduction de la représentation du personnel, les indemnités prud’homales plafonnées… Ils soulignent que, dans un secteur qui compte 80 % de petites et toutes petites entreprises, les modifications de contrat de travail par signature individuelle ou par référendum d’entreprise aboutiront à des reculs catastrophiques pour les travailleurs. Ils chiffrent dès aujourd’hui à 30 000 les emplois qui manquent et qu’il faudrait créer dans le secteur.

Ces actions interviennent une semaine avant le début de la grève reconductible appelée à partir du 25 septembre par les syndicats CGT et FO du secteur. Concurrence syndicale oblige, sans doute. Berger, le dirigeant confédéral de la CFDT, en profite pour tenter de se montrer combatif et prendre ses distances avec Macron et ses ordonnances, alors même qu’il est opposé à toute forme de lutte d’ensemble des travailleurs contre celles-ci. Ces directions syndicales préfèrent aiguiller les routiers vers une lutte corporatiste, les isolant des autres travailleurs, dans le seul but de pouvoir peser dans les discussions avec le gouvernement sur la future question des retraites.

Les routiers salariés sont près de 700 000 dans le pays. Leur travail est essentiel, en particulier dans l’organisation à flux tendu de toute une partie de la production et de la distribution. On se souvient de l’impact de leur grève de la fin mai 2016, quand en quelques jours une grande partie du pays s’était trouvée privée de carburants.

Au-delà des limites et des arrière-pensées de leurs dirigeants syndicaux, les routiers sont un bataillon important de la classe ouvrière et leur entrée en lutte, sur des objectifs semblables à ceux des autres catégories, doit être une aide pour la mobilisation de tous.

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