Alstom - Belfort : faux sauvetage20/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2564.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom - Belfort : faux sauvetage

Il y a juste un an, Alstom avait annoncé brutalement aux salariés de Belfort son intention de fermer la production et les études de l’usine d’ici fin 2018. 400 emplois étaient directement menacés, sous le prétexte d’un manque de commandes pour les usines en France, et particulièrement à Belfort. Quelques dizaines d’emplois devaient rester dans la maintenance.

Face à la mobilisation des travailleurs et à l’émotion provoquée au moment où la campagne électorale démarrait, le gouvernement de Hollande était intervenu pour un plan de sauvetage du site. Ce plan, obéissant aux sirènes d’Alstom, financé par l’État et la SNCF, comprenait principalement des commandes, négociées dans le secret des affaires.

Sans aucune garantie du maintien de tous les emplois, les travailleurs avaient eu le sentiment d’obtenir seulement un sursis. Un an après, ils n’ont pas de quoi être rassurés ; et certainement pas par les prétendus engagements à poursuivre ce plan de sauvetage pris par les Macron et Le Maire. Car il s’agit uniquement de conforter les affaires d’Alstom, pendant que les emplois sont oubliés.

Parmi les commandes annoncées, seules sont concrétisées celles des quinze rames TGV, dont les trente motrices seront réalisées à Belfort. Les autres promesses pour Belfort, comme six autres rames TGV et vingt locomotives de manœuvre, sont en réalité en train de s’envoler. Il n’y a pas l’ombre d’un début de commencement non plus pour les quelques investissements promis par Alstom, qui disait vouloir diversifier des activités d’avenir, comme le bus électrique.

En revanche, les millions de subventions publiques de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour les études d’un TGV de plus en plus repoussé dans le futur sont engagés, de même que les subventions des collectivités locales qui financent l’électrification des voies d’essai d’Alstom pour l’activité de maintenance.

Cependant, les suppressions d’emplois ont continué à un rythme ininterrompu. L’effectif total affiché est passé de 501 à 480, une baisse qui reflète partiellement celle des effectifs à la production et dans les ateliers. Là où la moyenne d’âge approche les 50 ans, les plus anciens sont poussés dehors, avec la préretraite amiante ou les mesures d’âge. Avec la proportion d’intérimaires qui augmente, c’est le durcissement des conditions de travail et de la discipline, les pressions incessantes pour raccourcir les temps, les heures supplémentaires, les samedis travaillés et même le lundi de Pentecôte, cela pour un volume de production qui s’amenuise.

Les travailleurs n’y voient aucune autre logique que celle de la direction, qui est de gratter toujours plus et plus vite un maximum sur leur dos … jusqu’à exécuter la menace de fermeture.

La direction d’Alstom répète qu’il n’y aurait pas de visibilité de commandes pour après 2019. Pour les gros actionnaires licencieurs d’Alstom gavés d’argent public, la seule visibilité recherchée et trouvée est celle du chiffre d’affaires, des profits en augmentation et des millions de dividendes à distribuer.

Commandes ou pas, il faudra une puissante mobilisation des travailleurs pour s’opposer au naufrage des emplois.

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