GEMS – Buc : les nouveaux horaires, ça ne passe pas04/08/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/08/2766.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GEMS – Buc : les nouveaux horaires, ça ne passe pas

À peine la procédure légale de discussion avec les syndicats sur son plan de 173 suppressions d’emplois de cadres était-elle close que la direction de GEMS (General Electric Medical Systems) située à Buc, dans les Yvelines, annonçait début juillet un projet de remise en cause des horaires des ateliers de production.

Bien que l’activité de radiologie médicale (Mammographie, Rayons X, etc.) soit aujourd’hui le secteur industriel le plus rentable du groupe General Electric, sa volonté de réduire la masse salariale par les licenciements ou la flexibilité des horaires n’épargne personne. Les retards de production et d’approvisionnement sont évoqués pour justifier l’extension de la semaine de travail et la remise en cause de la prise des jours de RTT. Chacun a droit à une version particulière selon les horaires de son atelier. Mais cela peut se résumer pour tous par « s’il y a du travail, tu viens, s’il n’y a en a pas, je peux te faire rester chez toi mais tu seras prévenu 7 jours avant ».

Ainsi, par exemple, ceux qui travaillent en équipe pourraient voir leur vendredi quinzomadaire de RTT transformé en jour de travail, d’autres qui ont leur semaine régulière de RTT en fin de trimestre n’auraient plus l’assurance d’en bénéficier car elle pourrait être déplacée et fractionnée. Sans compter que le samedi pourrait devenir un jour de travail banalisé pour tous, en plus des heures supplémentaires traditionnelles.

Les samedis et certains jours de RTT sont déjà fréquemment travaillés. Mais le fait que cela puisse être rendu obligatoire pour tous ne passe pas, que ce soit auprès de ceux qui refusent de sacrifier leurs jours de repos ou de ceux qui l’acceptent pour obtenir des compensations financières, compensations qui disparaîtraient avec ces nouveaux horaires.

C’est cette remise en cause de trop qui a transformé le mécontentement qui couvait depuis des mois en protestation ouverte. Une pétition réclamant le maintien des horaires actuels a rapidement été signée par la cinquantaine de techniciens présents fin juillet et portée par une trentaine à la direction, laissant ainsi les ateliers aux mains des seuls intérimaires.

Cette contestation a eu aussi pour effet de ranger du côté des signataires de la pétition tous les syndicats appelés à négocier ces nouveaux horaires. La direction a dû annoncer prudemment la « suspension » de son projet jusqu’à la rentrée.

Rien n’est définitivement réglé mais cet ajournement est un recul, perçu comme une petite victoire. Largement commentée, elle a conforté la détermination de tous les signataires. Les directeurs de production qui ont jugé bon de faire le tour des ateliers quelques jours après l’ont constaté, parfois à leurs dépens.

C’est peut-être un petit avant-goût de ce qui pourrait les attendre en septembre si le projet refait surface.

Partager