Clément Beaune a affirmé que l’Europe avait imposé aux firmes des « contrats plus exigeants ». On ne saura pas précisément en quoi, puisque ces contrats signés par l’Union européenne restent confidentiels. Au point qu’il n’est pas possible de connaître réellement les prix payés et leur évolution.

Par ailleurs, à propos de BioNTech, la société qui a développé le vaccin distribué maintenant par Pfizer, Beaune a expliqué qu’elle avait « pris un risque énorme », et a ajouté : « Qu’on rémunère l’innovation, cela ne me choque pas. »

Ce conte de fées n’a aucun rapport, même lointain, avec la réalité. Les industriels n’ont pris absolument aucun risque dans le développement des vaccins contre le Covid-19. Les recherches qui ont permis de développer, en un temps record, les vaccins à ARN messager de Pfizer et de Moderna ont été financées massivement par les contribuables allemands et américains. Ensuite, ce sont les États qui ont assumé les risques du lancement du vaccin, via les aides directes et les précommandes de centaines de millions de doses.

Quant au coût de production d’une dose de vaccin, selon une estimation réalisée par des chimistes anglais, il serait de 50 centimes pour Pfizer, de 1,70 euro pour Moderna. En ajoutant la mise en flacon, le packaging et les contrôles, on arriverait respectivement à 75 centimes et à un peu moins de 2 euros. En résumé, les deux groupes vendent leurs doses aux pays riches 10 à 25 fois plus cher que ce qu’elles leur coûtent. Avec le soutien constant de l’État américain et de ceux de l’Union européenne, ils ont obtenu un quasi-monopole sur la vaccination des pays les plus riches, en devançant leur concurrent AstraZeneca. Leur seule préoccupation est d’utiliser les différentes vagues de cette pandémie mondiale pour augmenter leurs profits gigantesques.