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- Lutte ouvrière n°2381
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Dans les entreprises
PSA, Mulhouse : Un début de riposte
L'objectif est d'augmenter encore la flexibilité du travail car, à travers cette attaque sur les horaires, la direction veut continuer à appliquer l'accord de compétitivité que quelques syndicalistes (FO, CGC, CFTC et SIA) n'ont pas eu honte de signer en octobre dernier.
Dès l'annonce, l'attaque sur les pauses est celle qui a le plus fait discuter dans les ateliers : 2 minutes de moins sur des pauses qui ne font que 10 minutes, quand on travaille à la chaîne et qu'on y est rivé en permanence, cela était ressenti comme la mesure de trop.
La direction ne s'y est pas trompée et, avant même que la CGT appelle à débrayer contre ce projet, jeudi 13 mars, les chefs passaient le message que les pauses de 10 minutes ne seraient finalement pas diminuées : « La direction a entendu les salariés », a-t-on lu dans les réunions d'équipe. La manœuvre était grossière, mais elle montrait combien la direction craint la réaction collective des travailleurs. Une autre manœuvre consiste d'ailleurs à annoncer des changements d'horaires pour trois ateliers pour l'instant (Montage, Ferrage et Peinture), en se gardant bien de dire ce qu'elle va modifier pour les autres (Emboutissage, Mécanique, Forge, Fonderie et Outillage) : une façon évidente pour elle de ne pas provoquer un mécontentement partout au même moment.
Ce recul sur les pauses de 10 minutes n'a pas fait oublier tout le reste de l'attaque : le temps de casse-croûte qui passerait de 24 à 21 minutes en poste du matin, le rallongement d'horaire en cas de panne à rattraper – en arrivant au travail, on ne saurait pas quand finirait notre journée – et l'horaire de fin de poste et des bus de ramassage retardé, qu'il y ait ou non de l'overtime. À cela s'ajoute le blocage des salaires pour la seconde année consécutive ; la prime de participation aux bénéfices qui atteint... 20 euros, ce qui a été ressenti comme une provocation alors que PSA avait mis 70 millions d'euros de côté pour les retraites chapeaux de six dirigeants ; la mainmise de la direction sur une partie de nos jours de congés payés, etc.
L'appel de la CGT à débrayer sur trois ateliers a mobilisé plus de 150 ouvriers. Pour ceux qui ont fait grève, comme pour d'autres qui n'y ont pas participé, cela a été vécu comme un encouragement. Après cette première mobilisation, il faudra la renforcer, pour contraindre la direction à remballer la totalité de son attaque sur les horaires de travail.