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- Lutte ouvrière n°2381
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Leur société
Tarnac 007 : Au service secret de Sa Majesté
Il n'en avait pas fallu plus pour que Michèle Alliot-Marie, à l'époque ministre de l'Intérieur, pensant tenir là sa grande affaire de « terrorisme », organise un battage médiatique destiné à se faire valoir et à vanter l'efficacité de sa police.
Quelques jours plus tard, 150 policiers armés investissaient le village de Tarnac, en Corrèze, dans lequel résidait un groupe d'amis qui avaient choisi de vivre à la campagne et tenaient l'épicerie du village.
Ayant un mode de vie inhabituel pour des ex-citadins et n'ayant en outre jamais fait mystère de leurs opinions libertaires, ils étaient forcément suspects et surveillés par les Renseignements généraux. Neuf d'entre eux avaient alors été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et cinq furent placés en détention. Julien Coupat, désigné comme le responsable du groupe, et sa compagne Yildune Levy devaient y rester plusieurs mois.
Malgré l'acharnement policier et judiciaire contre le groupe de Tarnac, les éléments avancés pour les accuser se dégonflèrent les uns après les autres. Mais voilà qu'on apprend que durant l'été 2008, soit des mois avant les faits reprochés, un espion de Sa Majesté avait été désigné pour infiltrer le groupe et le pousser à commettre des délits ! Il était même « autorisé à participer à des délits mineurs, à des dégradations mineures, à des blocages et à des intrusions ».
La DCRI, ex-DST (Direction de la surveillance du territoire), aurait-elle demandé un coup de main à son homologue britannique ? L'espionnage étant par nature secret, l'histoire ne le dit pas.
Bref, toute cette affaire de pseudo-terrorisme imputé à un groupe de copains n'est rien d'autre qu'un mauvais James Bond ayant avant tout ridiculisé la police, les services de renseignements français et la ministre de l'Intérieur. Avec en plus une « taupe » anglaise, on peut dire que c'est une réussite.