Les bibliothécaires de la Ville de Paris ont fait grève à deux reprises, jeudi 13 et samedi 15 mars, à l'appel de la CGT-Culture. Ils protestent contre les mesures d'économies qui menacent le bon fonctionnement, voire même l'existence des bibliothèques municipales.

Actuellement, il y aurait 80 postes vacants, dont 50 vont être définitivement supprimés. Sur un millier de bibliothécaires, « une cinquantaine de postes en moins, c'est beaucoup », dénonce le syndicat. « Cela représente l'équivalent de quatre petites bibliothèques de quartier. L'incidence directe de ces suppressions est la réduction des horaires d'ouverture. Des bibliothèques sont désormais inaccessibles au public plusieurs matinées par semaine. »

Dans le même temps, une pétition circule demandant l'ouverture le dimanche et le soir d'au moins une bibliothèque par arrondissement parisien, soit environ une sur trois, puisqu'il y a 58 bibliothèques municipales de prêt dans la capitale – ce qui est déjà peu pour une ville d'environ deux millions d'habitants. Or, avec les moyens dont disposent actuellement les bibliothèques, cette demande apparaît utopique dès lors que le problème des moyens financiers n'est pas posé, rétorquent les bibliothécaires. Elle ne pourrait se réaliser qu'au détriment des petites bibliothèques de quartier que fréquentent les familles et un public populaire, en regroupant plusieurs d'entre elles dans le but de créer des super-centres destinés avant tout aux étudiants et aux chercheurs.

Les bibliothécaires de Paris se battent pour conserver et élargir les moyens dont ils disposent afin d'apporter la culture à des personnes qui, sans ces bibliothèques de prêt proches de chez elles, n'auraient pas les moyens d'accéder aux livres ou à des enregistrements de CD ou DVD, la plupart des bibliothèques faisant aussi fonction de médiathèques.