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- Lutte ouvrière n°2381
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Leur société
CDI intérimaire : Un cadeau de plus au patronat
L'intérimaire en CDI touchera entre deux missions d'intérim une rémunération qui ne pourra être inférieure à un plancher, le smic pour les ouvriers et les employés, le smic plus 15 % pour les techniciens et agents de maîtrise et le smic plus 25 % pour les cadres. Entre deux missions, il pourra bénéficier de formations. Enfin le patronat se félicite, disant qu'en pouvant présenter un CDI, l'intérimaire aurait un meilleur accueil dans sa demande de crédit auprès d'une banque ou de logement auprès d'un propriétaire. Mais, en pratique, les patrons de l'intérim ne se fixent que l'objectif très faible de signer 20 000 CDI intérimaires sur trois ans, alors qu'il y a quelque deux millions d'intérimaires dans le pays. Cela signifie que ce type de contrat sera proposé en priorité aux intérimaires qui travaillent le plus souvent, parce qu'ils sont les plus qualifiés et sont donc les plus recherchés.
Mais si le patronat de l'intérim se félicite tant, c'est aussi parce que ces intérimaires en CDI ne toucheront plus leur prime de précarité de fin de contrat de 10 % et seront obligés d'accepter n'importe quelle mission, y compris en étant mobiles. Enfin, au passage, le patronat récupère près de 300 millions d'euros, car la contrepartie de la création du CDI intérimaire dans le cadre de l'ANI a été la possibilité de ne pas payer l'augmentation – de 4 à 7 % – des cotisations chômage mise en place en janvier 2013 pour les contrats de moins d'un mois.
Alors, en fait de sécurisation, c'est celle des profits des Adecco et autres patrons de l'intérim que ce CDI intérimaire va apporter. Quant aux intérimaires à qui les patrons proposeront de le signer, ils seront comme avant corvéables à merci.