Equant - France Télécom - Rennes : Mobilisation pour les salaires27/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2230.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Equant - France Télécom - Rennes : Mobilisation pour les salaires

C'est début avril à Equant, une filiale de France Télécom, que les travailleurs ont appris que la direction ne verserait pas de prime d'intéressement cette année. Cela n'était jamais arrivé, la perte pour chacun était en moyenne de 3 300 euros. Les réactions ont finalement contraint la direction à revenir partiellement en arrière.

L'intéressement est présenté par les patrons comme un complément garanti de salaire. À Equant, la direction a utilisé cet argument pour embaucher l'an dernier une centaine de collègues avec les salaires les plus bas possibles. Cette année, les augmentations salariales annuelles s'annonçaient bien maigres. Ajoutée à des conditions de travail de plus en plus pénibles, la nouvelle a déclenché un mouvement de colère qui couvait depuis longtemps.

La mobilisation a commencé par des débrayages quotidiens de la moitié des salariés de l'entreprise. Des salariés ont aussi débrayé à Paris et Nice. Certaines organisations syndicales se seraient bien contentées d'une prime de compensation. Mais la mobilisation a imposé d'ajouter aux augmentations annuelles la revendication d'une augmentation de salaire de 150 euros supplémentaires.

L'habitude a donc été prise de se réunir tous les matins pour décider ensemble des actions à mener : débrayages, jours de grève, rédaction de tracts à l'adresse des collègues non-grévistes et de ceux de France Télécom, rédaction de lettres à la direction. Des comités d'organisation se sont mis en place. Une chanson sur l'air de la Carmagnole, « On veut d'l'augmentation, vive la grève ! », a eu un grand succès ! Pour les réunions convoquées par la direction, les grévistes ont choisi des délégués pour y participer aux côtés des représentants syndicaux.

Après trois semaines de cette mobilisation quotidienne, la direction a concédé des primes de 1 500 à 3 500 euros et des augmentations de salaire de 100 à 150 euros au 1er janvier. Pour nous, le compte n'y est toujours pas, puisque ces augmentations ne s'ajoutent pas au budget prévu des augmentations annuelles.

Cependant, la direction a été obligée de privilégier les augmentations générales et uniformes des salaires, alors qu'elle avait quasiment réussi à les individualiser complètement. Des patrons qui ne s'étaient jamais expliqués devant des salariés en colère ont dû tenter de se justifier piteusement devant eux. Les travailleurs ont appris que leur détermination et leur nombre constituent une force.

Les vacances vont marquer une pause dans la mobilisation. Rendez-vous est déjà pris à la rentrée.

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