États-Unis : Ce soldat a dit la vérité, il doit être emprisonné27/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2230.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

États-Unis : Ce soldat a dit la vérité, il doit être emprisonné

Accusé, à tort ou à raison, d'avoir fourni des milliers de documents militaires sur l'intervention nord-américaine en Irak et en Afghanistan au site Wikileaks, notamment une vidéo d'une « bavure » de l'armée contre des civils, le soldat américain Bradley Manning, 23 ans, un expert en informatique qui travaillait pour les services de l'armée américaine, est incarcéré aux États-Unis depuis le 29 juillet dernier dans des conditions difficiles puisqu'il est placé en isolement. Il risque une peine de prison de 52 ans, autant dire la prison à vie puisque, entre autres chefs d'accusation, il est considéré comme un « traître à la patrie ».

Son sort a fini par être connu des Nations Unies. En réponse de quoi, les autorités judiciaires ont décidé de le changer de prison, de la Virginie vers le Kansas. Cela est présenté comme une amélioration mais semble avoir pour conséquence de rendre plus difficiles les visites de son avocat et de sa famille. Et comme il n'est pas près d'être fixé sur son sort, c'est une autre manière de le briser humainement, ce qui est peut-être le but recherché par l'État américain qui détient encore dans ses prisons des militants qui le contestaient dans les années soixante-dix comme le Noir Mumia Abu-Jamal ou le Sioux Leonard Peltier.

Cette affaire a déjà fait des vagues au sommet de l'État puisqu'elle a entraîné la démission du porte-parole du département d'État, Philip Crowley, qui avait déclaré au sujet du traitement infligé à ce soldat qu'il était « ridicule, contre-productif et stupide ». La position officielle, exprimée par le président Obama lui-même, est que les conditions de détention sont « appropriées ».

En fait, rien ne justifie que le soldat Manning reste en prison. De deux choses l'une, ou il n'est pas coupable et dans ce cas sa détention comme celle de beaucoup de détenus de Guantanamo est arbitraire. Ou il a effectivement contribué à faire connaître une partie des crimes commis par l'armée américaine au Proche-Orient, et dans ce cas, il n'a fait que son devoir, non pas vis-à-vis de sa hiérarchie bien sûr, mais un simple devoir d'humanité, en dénonçant une guerre injuste, celle que les grandes puissances mènent contre les peuples pour le seul profit des banquiers, des marchands de canon ou des compagnies pétrolières.

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