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Leur société
Enseignement privé et public : Suppressions de postes à géométrie variable
La politique de l'enseignement en France conduit à une impasse, voire à une catastrophe, a déclaré le secrétaire général de l'enseignement catholique, qui s'élève contre les suppressions de postes dans l'enseignement privé. Celui-ci devrait perdre 1 533 emplois à la prochaine rentrée, sur les 16 000 suppressions programmées dans l'ensemble de l'éducation.
Jusqu'à présent, on n'avait guère entendu les responsables du privé protester contre les baisses d'effectifs dans l'Éducation nationale. Une prise de conscience bien tardive, donc, et surtout intéressée, assortie de chantage, puisqu'ils menacent de fermer des classes ou de ne pouvoir accueillir les 30 à 40 000 élèves qui pourraient potentiellement venir en septembre.
Pourtant, contrairement à l'enseignement public, le privé sous contrat bénéficie de toutes les attentions des gouvernements depuis des décennies, à commencer par le fait que c'est l'État qui paie les enseignants dans les établissements sous contrat, c'est-à-dire la presque-totalité. Ainsi, alors qu'il scolarise 20 % des élèves, on pourrait s'attendre à ce que le privé perde des emplois dans la même proportion. C'est ce qu'a souligné le ministre Luc Chatel, en déclarant : « Si j'avais appliqué cette règle à la lettre, il y aurait eu 3 200 suppressions de postes dans l'enseignement privé sous contrat. Or, à cause de ses spécificités, le fait que tous les professeurs sont bien devant les élèves » l'effort demandé à l'enseignement catholique sera de moins de 10 %. À croire que, pour Luc Chatel, les enseignants du public peignent la girafe ou courent le marathon pendant les heures de cours ! Moyennant quoi, les suppressions de postes seront encore plus lourdes dans le public.
Sans compter que, grâce à un amendement au budget de l'Éducation voté par le Sénat en décembre 2010, quatre millions d'euros ont été transférés du public au privé, ce qui correspond à 300 postes sauvegardés ! « Écoles privées de rien ! » titrait alors un tract de la FCPE pour dénoncer ce cadeau fait à l'enseignement catholique. On ne saurait mieux dire.