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Dans les entreprises
Air France Orly-Nord : S'énerver, ça paie...
Depuis plusieurs semaines, dans les hangars d'Air France à Orly-Nord, les mécaniciens avion avaient fini par se rendre compte que, pour un même travail, la direction leur versait des primes dites d'intempérie différentes. Les anciens d'Air Inter, l'ex-compagnie des lignes intérieures absorbée par Air France, touchaient 50 euros par mois, tandis que les travailleurs embauchés directement par Air France avaient, eux, une prime calculée au taux horaire de 0,33 euro, ce qui aboutissait à des différences conséquentes.
Bien sûr, les travailleurs concernés ont fait savoir que cela ne faisait pas le compte. Devant leur mécontentement, la direction a fait la sourde oreille pendant plusieurs semaines. Lassés d'attendre, les mécanos ont donc décidé, jeudi 21 avril, de débrayer deux heures pour aller chercher collectivement la réponse de la direction.
Là, ils se sont entendu dire par un de ses représentants qu'elle avait décidé d'unifier son système de primes, mais que, « l'assemblée étant trop énervée, il fallait d'abord que les grévistes reprennent le travail » avant qu'on leur dise ce que la direction avait décidé.
Ni une, ni deux, les grévistes des deux équipes l'ont prise au mot. Énervés pour énervés, ils ont décidé d'arrêter le travail toute la journée. Et encore le lendemain. Bien sûr, comme le travail ne se faisait plus, cela a entraîné des retards de sortie d'avions. En bout de chaîne, cela a obligé Air France à payer le restaurant et l'hôtel à plus de 400 passagers, bloqués à Orly puisque leur avion n'était pas prêt, et à plusieurs centaines d'autres, qui auraient dû revenir sur le même avion, à La Réunion.
Évidemment, la direction n'a pas demandé à jouer les prolongations et a donné sa réponse. Les mécanos embauchés à l'origine par Air France vont gagner 30 à 35 euros de plus par mois. En revanche, les mécanos cabine et les chaudronniers n'auraient droit qu'à 20 euros. Mais, comme ils disent, même si le mouvement est arrêté, il y aura encore d'autres avions à faire sortir... ou pas.