Entreprises : vague de faillites12/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Entreprises : vague de faillites

La Banque de France a enregistré 45 120 défaillances d’entreprises sur les douze derniers mois. Pendant le Covid, le nombre des faillites était descendu au plus bas grâce aux aides étatiques. Depuis six mois, il ne fait que monter.

Le chiffre global de la Banque de France, relayé par l’ensemble des médias, englobe toutes les entreprises y compris les plus petites, les micro-entreprises, et celles répertoriées comme « de taille indéterminée ». Quand on écarte toutes celles dont le patron est en réalité le seul salarié, et qu’on regarde l’évolution du nombre de faillites pour les entreprises plus importantes, les chiffres sont encore plus frappants. Le nombre de faillites est désormais nettement supérieur à celui d’avant le Covid.

Pour les TPE, entreprises qui ont entre un et 19 salariés, il y avait eu 1 478 faillites sur les douze mois de l’année 2019, et la Banque de France en compte désormais 2 081 sur les douze derniers mois, soit 40 % de plus. Pour les PME (20 à 250 salariés), la tendance est la même : 894 faillites en 2019, 1 264 au bilan de mars 2023 (+41 %). Et pour celles de plus de 250 salariés, les chiffres correspondants sont : 26 fin 2019 et 39 en mars 2023, soit 50 % de plus.

Les secteurs les plus concernés sont l’hôtellerie, la restauration, le commerce et l’industrie. Il y a des noms connus : ceux des chaînes de magasins comme Camaïeu, Kookaï et Go Sport, de l’alimentaire comme Place du Marché (ex-Toupargel), de la sidérurgie comme Vallourec, qui a fermé plusieurs sites en France, des télécoms comme Scopelec, sous-traitant d’Orange, ou du matériel médical comme Carelide. À chaque fois, des centaines de personnes ont perdu leur emploi.

Le mouvement risque de s’accélérer. D’un côté, les prix de l’énergie et de nombreuses matières premières sont très élevés, et de l’autre, à cause de l’inflation, le pouvoir d’achat de l’immense majorité de la population fond de mois en mois. Et puis, la plupart des entreprises qui ont eu droit à des prêts garantis par l’État durant la pandémie ont à peine commencé à les rembourser. Or, à cause de la hausse des taux d’intérêt des banques, les entreprises en difficulté vont avoir de plus en plus de mal à se refinancer.

Au-dessus de tout cela, il y a les grands trusts, contrôlés par la grande bourgeoisie, qui ferment des sites ou poussent des fournisseurs et des sous-traitants à le faire. Les plus petites entreprises sont ensuite touchées en cascade. C’est avec ces méthodes que ces grands groupes augmentent leur compétitivité pour mener leur guerre commerciale à l’échelle internationale. Cela leur rapporte énormément : on sait que les groupes du CAC 40 ont annoncé des profits record. Mais c’est tout le reste de la société qui le paye.

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