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Israël : escalade de provocations contre les Palestiniens
Samedi 8 avril, des dizaines de milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés à Tel-Aviv et dans d’autres villes d’Israël, contre la réforme judiciaire entamée par le Premier ministre, Netanyahou. Parallèlement, la coalition gouvernementale a relancé sa politique de provocations policières et militaires en direction des Palestiniens.
Le 5 avril, en plein ramadan, la police israélienne faisait brutalement irruption sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, prétendant « rétablir l’ordre » dans la mosquée Al-Aqsa où des habitants musulmans pratiquaient leur culte. Des roquettes tirées depuis Gaza, le sud du Liban et la Syrie, majoritairement interceptées par le système de défense israélien, ont entraîné des représailles de la part du gouvernement. Aux raids aériens contre Gaza et aux bombardements sur le sud du Liban, censés cibler des infrastructures établies par le Hamas et le Hezbollah, ont succédé des attentats palestiniens à Tel-Aviv et près d’une colonie implantée dans le nord de la Cisjordanie occupée, qui a provoqué la mort d’un touriste et de trois habitantes de la colonie.
Netanyahou, à la tête d’une coalition marquée par l’extrême droite religieuse, n’a pas manqué d’annoncer un renforcement de la mobilisation policière et militaire, ce qui n’a pas pour autant fait taire l’opposition à sa réforme judiciaire et à sa personne, multirécidiviste de la corruption. Dans le cortège du 8 avril à Tel-Aviv, aux cris de « Netanyahou nous conduit vers la guerre », une partie des manifestants faisaient entendre clairement leur rejet de l’impasse où la clique au pouvoir entraîne les populations israélienne comme palestinienne.
C’est évidemment le but poursuivi par les ministres d’extrême droite qui accompagnent Netanyahou et font de lui un otage consentant. L’intervention policière sur l’esplanade des Mosquées est ainsi le résultat direct de l’autorisation fournie, cette année, à des militants de l’extrême droite religieuse de venir se pavaner de façon provocatrice aux alentours d’Al-Aqsa. L’évacuation violente des musulmans barricadés à l’intérieur était l’étape suivante et le baril de poudre qu’entretient le régime ne demandait qu’à s’enflammer une fois de plus. Depuis le début de l’année, près de 120 personnes, très majoritairement des Palestiniens, ont perdu la vie, tel le garçon de 15 ans tué par des soldats israéliens venus « arrêter un suspect » dans un camp de réfugiés palestiniens près de Jéricho.
Ce nouveau cycle de provocations peut être utile à un Netanyahou fragilisé en Israël par le rejet massif de sa réforme judiciaire et qui n’est pas non plus parvenu à se mettre à l’abri des poursuites auxquelles il tente d’échapper. En outre, il est à présent sous la pression du gouvernement américain, car les dérives de Netanyahou finissent par incommoder l’électorat de Biden. Les dirigeants américains craignent surtout que leur allié privilégié dans la région devienne de moins en moins sûr alors que, déjà, une alliance entre l’Iran et l’Arabie saoudite se dessine.
En appuyant la politique de colonisation de l’extrême droite en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, le gouvernement israélien continue à renforcer une situation d’apartheid, voire de guerre civile, dont Juifs comme Arabes sont d’une façon ou d’une autre les victimes.