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Dans le monde
Migrants : le drame continue
Le 10 avril, les gardes-côtes italiens tentaient de sauver 1 200 migrants entassés à bord de deux bateaux de pêche en mer Méditerranée. Sur une des embarcations localisée dans les eaux italiennes à 200 km de la Sicile, s’entassaient 800 migrants. Le deuxième bateau de pêche, parti de Libye, transportait 400 migrants, dont un enfant, une femme enceinte et une autre invalide.
Depuis le 7 avril, ce sont ainsi 2 000 personnes que les gardes-côtes italiens ont dû secourir. Le 9 avril, l’ONG allemande ResQship a annoncé qu’au moins deux migrants étaient morts et une vingtaine portés disparus après le naufrage de leur embarcation entre la Tunisie et l’Italie. Au total, une quarantaine de migrants étaient à bord de cette embarcation, qui était partie de Sfax, en Tunisie. Parmi elles figuraient des hommes, des femmes et des enfants originaires notamment de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Cameroun.
Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre un peu plus de 5 300 durant la même période l’an dernier et 4 300 en 2021. Le gouvernement italien de Meloni est bien obligé de les accueillir, tout en multipliant les obstacles aux opérations des ONG. L’île de Lampedusa, où arrivent un grand nombre d’entre eux car elle est située à quelque 130 kilomètres des côtes tunisiennes, est ainsi transformée en camp, où les migrants sont enfermés dès leur arrivée.
« Je n’arrive même pas à comprendre comment on peut faire cela : ces personnes arrivent ici et on les enferme. Elles sont en état d’arrestation ! », a témoigné Enzo Riso, un pêcheur de Lampedusa, décrivant un camp « complètement délabré » et ajoutant : « C’est indescriptible, et rien ne fonctionne ! »
Après avoir connu à Lampedusa ce qu’il est difficile d’appeler un accueil, les migrants sont acheminés vers d’autres régions d’Italie, où les conditions de vie ne sont guère meilleures. Meloni se tourne vers les autres dirigeants européens pour leur demander de ne pas laisser l’Italie seule à prendre part à l’accueil des migrants. Mais que ce soit seuls ou ensemble, on voit là quel sort les dirigeants des pays riches, qui se prétendent les représentants d’un monde civilisé, réservent à des hommes et à des femmes chassés de leur pays par l’aggravation de la crise : être parqués dans des camps, et subir, encore et toujours, la misère.