La direction voulait interdire à des professeurs d’emmener leurs classes voir un film sur Simone Veil et un autre sur l’homophobie au Kenya. Ces œuvres étaient pourtant chaudement recommandées comme support pédagogique par l’Éducation nationale, et cette institution, tout de même sous contrat avec l’État, est donc censée dispenser un enseignement « selon les règles et programmes de l’enseignement public ».

Des enseignants de Jean-Paul II, choqués par cette censure et les pressions subies pour les obliger à renoncer à leur projet, avaient alerté la presse. Des lycéens du lycée public d’Ailly situé à proximité ont pris le relais en organisant cette manifestation qui a regroupé le 6 avril plusieurs dizaines de jeunes et quelques syndicalistes de la CGT et de la FSU venus les soutenir.

Sur certaines des nombreuses pancartes on pouvait lire : « L’homosexualité est banale » « L’IVG, j’y Veil » ou encore « Ni Dieu, ni César, ni tribun ». Plusieurs lycéens de l’institution Jean-Paul II, qui s’étaient échappés pour rejoindre le rassemblement, ont dénoncé la pression qui s’exerce sur eux en permanence : impossibilité de s’embrasser librement, réflexions fréquentes sur des cheveux des filles jugés trop courts etc. Face à eux, une cinquantaine de jeunes de Jean-Paul II s’étaient massés de l’autre côté de la rue, pour soutenir leur direction, affichant une attitude très agressive, criant au blasphème, chantant La Marseillaise et jetant divers objets contre les manifestants. Rien d’étonnant dans cette ville où existe un milieu d’extrême droite catholique qui paie pour une éducation conforme à sa vision moyenâgeuse de la société.

Cela n’a en tout cas pas impressionné les organisateurs du rassemblement de protestation, tout à fait prêts à recommencer.