Vie chère : ceux qui paient, ceux qui profitent12/04/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/04/P7-2_Prix_alimentaires_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Vie chère : ceux qui paient, ceux qui profitent

Depuis plusieurs semaines, les patrons de Leclerc et Système U multiplient les interventions dans les médias. Ils proclament haut et fort défendre les intérêts des consommateurs contre les industriels fauteurs de vie chère.

Illustration - ceux qui paient, ceux qui profitent

Tout cela est du bluff car la réalité est que l’inflation, contrairement aux mensonges des uns et des autres, profite à plein aux industriels comme à la grande distribution. Avec des prix alimentaires en hausse en moyenne de 17 % sur un an à fin mars, les consommateurs voient leur pouvoir d’achat brutalement amputé. Ils doivent dépenser plus tout en achetant moins, tandis que les industriels et les distributeurs encaissent les bénéfices.

Il est sûr que les actionnaires des grands groupes industriels touchent le gros lot. Ainsi le bénéfice par action de Nestlé a augmenté de 9,2 % en 2022. Les profits d’Unilever (Amora, Carte d’Or, Signal, Knorr, ­Lipton…) ont monté de 25 %. Quant à Procter, autre géant industriel avec des marques comme Gillette, Pampers, Mr Propre, Ariel ou Oral B, il a pu gratifier ses actionnaires de 19 milliards d’euros de dividendes sur un chiffre d’affaires de 80 milliards.

Pour gonfler les profits des gros industriels, l’inflation seule ne suffit pas. Pour gagner plus, ils n’hésitent pas à diminuer le poids d’un certain nombre de produits sans pour autant modifier le prix. Ainsi des marques telles que Teisseire, ­Danone, Kiri, St-Hubert, Saint-Louis ou encore Lindt se sont fait épingler par l’association Foodwatch pour de telles pratiques trompeuses. Comme exemples, le magazine Challenges cite l’eau gazeuse Vichy Célestins, qui ôte 10 centilitres à certaines de ses bouteilles, ce qui équivaut à une augmentation de 28 % au litre ou encore un sirop de cranberry qui, avec un volume diminué de 20 %, affiche 33 % de plus au litre. De quoi avaler de travers !

Tous les prix continuent d’augmenter alors que ceux de nombreuses matières premières sont à la baisse. Ainsi, sur les six derniers mois, le cours du maïs a baissé de 32 % et celui du blé de 22 % sans que cela soit répercuté sur les prix dans les rayons des magasins. La grande distribution, en effet, n’est pas en reste et prend sa part des sommes toujours plus importantes prélevées dans la poche des consommateurs. Les enseignes prétendent toutes réduire leurs marges mais font l’inverse. Ainsi, Leclerc a déclaré une marge nette de 2,4 %, en augmentation de 0,5 % par rapport à 2019, année de référence d’avant le Covid. Entre 2018 et 2022, Carrefour a presque doublé sa marge nette sur son chiffre d’affaires. Ces augmentations se calculent sur des chiffres d’affaires astronomiques.

Les travailleurs subissent cette inflation accélérée pendant que ces marges des grands groupes capitalistes font l’immense richesse de leurs actionnaires et propriétaires, tous classés au tableau des plus grandes fortunes.

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