La Poste : non aux suppressions d’emplois !11/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : non aux suppressions d’emplois !

La Poste va tester dès le mois de mars dans 68 centres la fin de la tournée quotidienne du facteur. C’est la conséquence, ou plutôt le but, de la fin du timbre rouge, qui l’obligeait à distribuer au moins ce courrier le lendemain. Cette mesure serait ensuite généralisée partout.

Il s’agit là d’une nouvelle étape envisagée par la direction dans la réduction des effectifs. Depuis 2013, 60 000 postes ont déjà été supprimés, essentiellement par le non-remplacement des départs en retraite, lors des restructurations qui se succèdent en moyenne tous les dix-huit mois. Les dirigeants de La Poste ont calculé que l’obligation de distribuer le courrier tous les jours, liée à l’existence du timbre rouge, les empêche de passer à la vitesse supérieure dans cette marche vers des effectifs toujours plus réduits. Ils ont donc choisi de s’en affranchir, avec l’accord du gouvernement.

La fin de la tournée quotidienne pourrait entraîner 15 000 à 20 000 suppressions d’emplois. À celles qui toucheraient les facteurs s’ajouteraient celles effectuées dans les centres de tri et aussi dans tout le réseau de transport du courrier. Une nouvelle saignée est donc programmée par La Poste, qui cache cet objectif derrière des alibis plus que douteux. Ainsi, le fait que le timbre rouge ne représente désormais qu’une infime partie du courrier n’explique en rien que la distribution des lettres timbrées en vert soit aussi retardée, passant de deux à trois jours après leur dépôt. De même, la diminution, certes réelle, du courrier papier remplacé par Internet ne justifie pas les restructurations et leur cortège de suppressions d’emplois. Celles-ci vont bien au-delà de cette baisse de trafic sans cesse invoquée par La Poste et, à chaque restructuration, les tournées s’allongent, les facteurs y arrivent de moins en moins et les délais de distribution annoncés aux usagers deviennent de plus en plus théoriques. Et que dire de l’alibi écologique débité à longueur de publicités, moins de tournées représentant un prétendu gain pour l’empreinte carbone !

Les dirigeants de La Poste veulent se débarrasser d’une branche et de ceux qui y travaillent, le ­Courrier, dont ils disent qu’elle leur fait perdre de l’argent. Ils veulent développer celles qui rapportent plus, colis, banque, logistique. Mais cela ne veut pas dire pour autant embaucher dans ces dernières, comme le montrent les mouvements des sans-papiers qui trient les colis dans des conditions lamentables pour des filiales de La Poste. Face à cette nouvelle saignée qui se met en place, les postiers devront se donner les moyens de faire reculer leur direction.

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