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- Lutte ouvrière n°2841
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Dans les entreprises
Guadeloupe : grève des travailleurs d’EDF
Depuis le 18 décembre, les travailleurs ont arrêté les moteurs de la centrale EDF de Jarry, dans la région de Pointe-à-Pitre. Ils font partie de la branche PEI, production électrique insulaire, d’EDF.
Leur cahier de revendications compte 19 points. Les manquements les plus révoltants de la part de la direction concernent les intérimaires, qui sont embauchés sur des contrats illicites. Le quart d’entre eux sont volés de 25 à 30 % de la rémunération prévue par le Code du travail. Les grévistes réclament également l’application de l’accord et la prime Bino, obtenus lors de la grève générale de 2009, le respect de la durée légale du travail, l’application des dispositions du Code du travail et du statut des industries électriques et gazières. Le fait d’en être privés constitue un manque à gagner conséquent. Pourtant la centrale EDF de Jarry a fait un bénéfice de 330 millions d’euros sur un an, alors que les salaires sont en moyenne de 1 800 euros par mois. Les conditions sont telles que certains ont perdu un bras ou une jambe par suite d’accidents du travail.
Les premiers jours de négociation n’ayant rien donné, les grévistes ont réclamé la venue du directeur général de PEI depuis l’Hexagone. Entre-temps ils ont annoncé à la population, après de nombreuses coupures de courant, qu’ils ne couperaient pas les moteurs pendant les fêtes de fin d’année.
Après ces fêtes, le directeur général est effectivement venu en Guadeloupe et a repris les négociations. Mais deux jours plus tard, alors que les moteurs avaient été de nouveau coupés par les grévistes, il déclarait qu’il ne poursuivrait pas les rencontres tant que les moteurs seraient à l’arrêt. Les grévistes refusèrent catégoriquement et coupèrent les moteurs avec encore plus de détermination. Au bout de plusieurs jours, ils décidèrent de les remettre en marche en faisant savoir à la direction qu’ils étaient prêts à reprendre la discussion mais qu’ils arrêteraient de nouveau la production si les négociations ne donnaient rien. Ces dernières ont repris depuis lundi 9 janvier.
Le lendemain, militants CGTG et grévistes se sont rassemblés devant l’usine de Jarry avec les grévistes. Des prises de parole de grévistes et de dirigeants syndicaux se sont succédé, dans un climat combatif, avec des grévistes déterminés. Voilà longtemps qu’ils ne s’étaient pas fait entendre et ils sont bien décidés à obtenir satisfaction.