Dans les entreprises

Territoriaux d’Angers : la température monte

À Angers, depuis début novembre, des travailleurs de la ville et de l’agglomération se sont retrouvés à plusieurs reprises et de plus en plus nombreux sur le parvis de la mairie pour revendiquer de meilleures rémunérations.

C’est du côté des ASVP, parfois surnommées pervenches, que le mécontentement a commencé à s’exprimer. Elles en ont assez d’être payées juste au-dessus du smic, même avec de l’ancienneté, pour un travail en extérieur toute l’année, à respirer les gaz des voitures. Alors, en plus de se modérer sur les PV, elles ont montré l’exemple en se rassemblant à une vingtaine, devant l’hôtel de ville, et en faisant sonner leurs sifflets.

Puis ce sont les jardiniers qui ont haussé le ton, à la fois contre les bas salaires et contre les externalisations. Le recours aux entreprises privées se généralise dans ce secteur, ce qui fait que les agents municipaux des parcs et jardins sont de plus en plus relégués aux tâches répétitives. Au fil des ans, les effectifs ont fondu, comme pour préparer une privatisation encore plus poussée. Des banderoles « Jardiniers en colère » ont fleuri à l’entrée des parcs. Surtout, jeudi 17 novembre, les jardiniers ont rejoint les ASVP sur le parvis, pour une manifestation commune à plus de cinquante.

Le problème des payes insuffisantes est général à la ville et à l’agglomération : la majorité des travailleurs sont des fonctionnaires de catégorie C, avec un salaire qui démarre parfois en dessous du smic sans les primes et plafonne ensuite. Le point d’indice a été augmenté de 3,5 % au 1er juillet, alors que l’inflation officielle est à 6 % et l’inflation réelle au-dessus de 10 %, et cette augmentation est passée comme si elle n’avait pas eu lieu. Alors, des travailleurs d’autres secteurs ont rejoint les rangs des protestataires, qui sont passés à 150 lundi 21, puis à plus de 200 jeudi 24 et lundi 28, journée où ils ont bloqué le tramway pendant plus d’une heure.

Ces regroupements sur le temps de midi, à l’appel d’une intersyndicale CGT-FO-SUD-CFDT-CFTC, ont permis à des agents employés dans des services éclatés géographiquement (propreté publique, eau et assainissement, voirie, collecte des déchets, déchetteries, piscines, bibliothèques, etc.) de discuter ensemble des objectifs et des moyens de leur lutte. Les syndicats, soulignant qu’il ne dépend pas du maire de relever le point d’indice, insistent sur les leviers dont il dispose tout de même. Il pourrait augmenter la prime IFSE, dite prime service public, de 150 euros. Ou encore augmenter le montant du chèque déjeuner, de la participation employeur à la mutuelle et des primes semestrielles, pour qu’elles ressemblent un peu plus à ce que des travailleurs appellent un vrai 13e mois.

Lundi 28 novembre, un nouveau rassemblement a eu lieu à 18 heures pour interpeller le conseil municipal. Un autre était prévu jeudi 1er décembre. Sortant de son silence, le maire a promis d’ouvrir le 15 décembre de « vraies négociations » avec les syndicats. Il est clair que, pour qu’elles débouchent sur autre chose que des phrases creuses ou des miettes, les travailleurs devront faire monter la pression.

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