Soignants non vaccinés : la réintégration serait le moins !30/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Soignants non vaccinés : la réintégration serait le moins !

Mettant en œuvre la tactique d’obstruction qu’elle reproche à l’opposition de suivre en déposant une multitude d’amendements, la majorité présidentielle est parvenue, jeudi 24 novembre, à empêcher le vote d’un texte de La France insoumise proposant la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid, suspendus et privés de salaire depuis septembre 2021.

En déplacement à Dijon, Macron a affirmé que cette réintégration devait être une « décision scientifiquement établie, pas un choix politique ». Comme si la suspension des soignants non vaccinés n’avait pas été une décision politique ! En prenant cette mesure il y a un peu plus d’un an, le gouvernement avait alors cherché à donner à bon compte à l’opinion publique le sentiment qu’il luttait contre la propagation de l’épidémie de Covid, alors qu’à aucun moment il n’avait donné à l’hôpital les moyens matériels et humains d’y faire face. Les soignants ont été envoyés en première ligne dans les premiers mois sans masques, sans protections, car rien n’avait été prévu. Ceux qui ont été contaminés par le Covid ont souvent été obligés de venir travailler. Enfin, à partir de l’été 2021, pour s’exonérer de sa propre incurie, Macron a désigné ceux qui n’étaient pas vaccinés comme responsables de la situation. Il n’a jamais été question d’embaucher plus largement, de trouver à ceux qui refusaient la vaccination un poste sans contact avec des patients, ni même de se donner les moyens de convaincre les plus méfiants. Sans aucun égard pour des soignants qui, eux, avaient réellement contribué à sauver des vies, Macron voulait en profiter pour entretenir une image de fermeté voire d’autoritarisme.

Il est difficile de savoir combien de soignants, un an après, seraient concernés par une réintégration. Ils auraient été 15 000 à être suspendus, mais le ministre de la Santé affirme qu’ils ne seraient plus que 1 050 aujourd’hui, entre ceux qui se sont finalement fait vacciner, ceux qui ont eu le Covid et ceux qui se sont reconvertis. Il est probable que nombre d’entre eux n’ont de toute façon pas envie de revenir travailler dans un secteur où la situation n’a fait qu’empirer depuis des mois et des années.

Mais de toute façon le problème n’est pas là : le gouvernement ne veut pas céder pour des raisons politiques, continuant de faire de cette question le symbole de sa prétendue fermeté. Réintégrer les soignants serait bien entendu la moindre des choses, car aucun travailleur ne devrait être privé de son salaire et du moyen de gagner sa vie. Et encore moins par ceux qui ont une responsabilité écrasante dans la situation catastrophique des hôpitaux et du système de santé en général.

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