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Dans les entreprises
GRDF : mobilisés malgré les menaces patronales
Depuis le 14 novembre, une partie des 11 000 travailleurs de GRDF (Gaz réseau distribution France), filiale à 100 % d’Engie, ont enchaîné la grève et des débrayages dans les nombreux dépôts dispersés dans le pays.
Ces travailleurs réclament des augmentations de salaire, au moins 5 %, comme en ont obtenu en octobre ceux des autres entreprises des industries électriques et gazières (dont EDF), au moment de la grève des raffineries. Le 18 novembre, trois syndicats qui n’avaient jamais appelé à la grève ont accepté les 2,3 % proposés par la direction, avec une prime ponctuelle de 1 000 euros. Les travailleurs en grève refusent de se satisfaire de ces miettes, poussant la CGT, premier syndicat aux élections, à refuser de signer.
Dans de nombreux dépôts, les grévistes ont installé des piquets de grève tout en laissant des véhicules prêts à intervenir en cas d’urgence. Cela n’empêche pas la direction de GRDF d’orchestrer une campagne de dénigrement des grévistes sur le mode : « 1 500 foyers sans chauffage ni eau chaude ». La réalité est que la grève ne fait qu’aggraver les délais d’attente pour une mise en service. Mais, comme le dit un militant syndical : « Des usagers qui sont en attente au-delà du raisonnable d’une mise en service gaz, ça arrive en permanence. À Paris, plusieurs dizaines de postes de techniciens gaz sont vacants, car les salaires ne permettent pas de se loger à proximité. »
À partir du 25 novembre, et selon le zèle des directions locales, des huissiers ont été envoyés pour constater les blocages et les faire démonter. À Gleyzé dans le Rhône, le directeur Sud-Est de GRDF est venu en personne avec quelques cadres pour déplacer des pneus et des véhicules garés devant le dépôt. À Saint-Étienne, la direction a également envoyé des huissiers, mais, loin d’être démoralisés, les travailleurs y ont vu une preuve que leur mouvement la dérange. Comme le disaient certains grévistes, ils ne veulent pas des félicitations hypocrites du patron, qu’il a l’habitude de servir à chaque fin d’année. Ils veulent du salaire réel : GRDF a largement les moyens de payer, puisque l’entreprise a versé 518 millions d’euros de dividendes cette année aux actionnaires d’Engie.