Cette convention est « censée garantir les droits des enfants à être secourus, protégés de toute violence, défendus dans leurs droits d’aller à l’école », comme l’a rappelé le représentant du comité au cours de la manifestation. La France a signé ce traité, mais ne l’a jamais respecté. À Beauvais, vingt personnes n’ont d’autre solution pour obtenir à manger qu’attendre le passage du Samu social à la gare SNCF. Soir après soir, si les femmes et les enfants arrivent à arracher un hébergement dans l’un ou l’autre des hôtels, les hommes, eux, dorment dehors. Et contre les fameuses obligations de quitter le territoire français, OQTF, le projet de loi de Darmanin rendra les recours encore plus difficiles.

Caroline Cayeux, ex-maire de Beauvais et désormais ex-ministre des Territoires, a reçu une centaine de maires de l’Oise au cours d’un buffet dînatoire à l’occasion du congrès des maires de France, mais a visiblement oublié de leur parler de ce problème. Quant à Isabelle Rome, ministre des Droits des femmes et fondatrice de l’association picarde Femmes de Liberté, elle vient de faire un tour dans les parages pour parler des violences faites aux femmes, sans évoquer le moins du monde la question des femmes et enfants migrants, pourtant récurrente à Beauvais.

Celles et ceux que l’on nomme migrants méritent la solidarité de tous les travailleurs, mais ce n’est visiblement pas l’avis des ministres.